Congrès HLM à Bordeaux, DAL dénonce la cynique financiarisation du logement social


 

Sous Macron , le logement c’est pour l’argent !

 

Pendant le congrès des HLM qui se tient à Bordeaux du 28 au 30 septembre,  puisque nous n’y avons ni stand, ni la parole, nous tenons notre propre « Congrès des sans logis, des mal-logés et des locataires » pour parler de ce qui préoccupe les habitants et ceux qui sont privés d’un toit décent : les militants sont là, avec tracts et banderoles !

 

Droit Au Logement dénonce les politiques menées sous E. Macron en matière de logement social et de logement en général, consistant à soutenir la spéculation, le logement cher et ceux qui en tirent profit. Il laisse cyniquement s’aggraver la crise du logement et la galère des sans-logis, des mal-logés, des locataires, des jeunes, des migrants, des salariés modestes, des 1er de corvée… Il assèche les aides destinées au logement social et aux sacrifiés du logement cher et de la crise du logement.

 

En effet, non seulement l’État a tiré profit du renchérissement indécent des coûts du logement, puisque de 2017 à 2020[1] selon le compte du logement, les recettes fiscales ont augmenté de 4,4 milliards, mais loin de réparer les dégâts, il aggrave la crise en économisant 4,3 milliards sur les dépenses dédiées au logement. Il a taillé les budgets des bailleurs sociaux et d’action logement pour financer les baisses d’impôts des riches, baissé les APL[2], renforcé la spéculation et la précarité locative.

Les 3,6 milliards[3] englouti en 2021 dans des hébergement couteux, sans lendemain, inadaptés et souvent indécents ne permettent même pas d’héberger tous les sans abris… tandis que 3,1 millions de logements sont vacants selon l’INSEE, et qu’aucune politique sérieuse de mobilisation n’a été lancée.

 

Les communes aussi ont généralement profité du climat spéculatif via la hausse des droits de mutation, malgré la suppression de la taxe d’habitation et l’absence de compensation par l’état, de l’exonération de la taxe foncière sur les HLM neufs. Beaucoup ont encouragé des projets de rénovation urbaine détruisant des logements sociaux avec le soutien de l’ANRU, pour faire la place aux promoteurs : de l’épuration sociale à marche forcée …

 

Tandis que l’extrême droite met les pieds dans le logement social, comme à Perpignan ou Bézier, en réclamant la priorité (illégale) des attributions aux Français, certains bailleurs sociaux comme à Nice demandent l’expulsion des locataires dont un des membres a été condamné pour un délit pénal quel qu’il soit, même sans lien avec le quartier … des quartiers abandonnés à leur dégradation, aux trafiquants de drogue, préparant une opération ANRU de démolition-gentrification …

 

Après une accalmie due au COVID qui a touché durement les quartiers populaires, les expulsions repartent à la hausse, y compris chez certains bailleurs sociaux contre des locataires en difficulté financière, ou de proches qui ont accompagné un locataire décédé. La crise sociale se durcit , et les ménages modestes trinquent …

 

C’est pourquoi Droit Au Logement revendique :

  • La réalisation annuelle de 300 000 logement sociaux à bas loyer avec les financement adéquat : 6 milliards prélevés sur les profits tirés du logement cher, de la spéculation immobilière et foncière 
  • La mobilisation de 100 000 logements vacants, articulant réquisitions, triplement de la taxe en zone tendue et appui aux propriétaires défaillants en incapacité d’entretenir et louer leur bien 
  • Des réhabilitations douces co élaborées avec les habitants au lieu des démolitions de HLM, et l’entretien de nos quartiers, nos immeubles et nos logements sociaux 
  • La suppression de la RLS, du rabot de 5 euros, de la contemporanéité, du gel de l’APL, le relèvement de l’APL en logement social et du forfait charge : descendre le taux d’effort à 20%
  • La stricte application de la loi DALO, du droit à l’hébergement, et des mesures pour les habitant
  • L’encadrement des loyers privés dans toutes les zones tendues et la suppression de la majoration de 20% du loyer médian
  • La création d’une police des rapports locatifs et d’un répertoire des logements pour mettre fin aux fraudes à l’encadrement, au gel des loyers à la relocation, aux normes de décence, aux locations Airbnb
  • l ‘arrêt des expulsions, le renforcement de la prévention et le relogement si nécessaire

 

Un toit c’est un droit !

 

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[1] Sources : comptes du logement 2017 à 2020

[2] De 2017 à 2021 en cumul, l ’état a économisé environs 10 milliards d’euros sur les APL

[3] soit 2,2mds sur l’hébergement de la LFI 2021 (programme 177), auxquels s’ajoutent 700 millions (loi de finance rectificative du 19-7-21) et 700 millions pour les demandeurs d’asile.