Jeudi 27 août, les familles sans logis qui occupaient depuis le 1er janvier le 18 rue du Croissant, immeuble vacant, ancien commissariat central du 2e arrondissement de Paris, ont quitté de leur propre chef l’immeuble, munis d’un engagement de relogement en HLM dans les mois à venir (un an maximum), et d’un hébergement en attendant.
La préfecture de Paris relogera les prioritaires DALO et organise les hébergements dans l’attente, et la ville de Paris relogera le tiers restant. Celle-ci, qui a laissé passer l’occasion d’annuler le permis de construire d’un hôtel de luxe de la chaîne internationale CitizenM, envisage néanmoins d’y réaliser des logements sociaux.
Un jugement d’expulsion brutal avait été rendu contre les occupants le 2 juillet, supprimant tout délai, et permettant à la préfecture de police de procéder à l’expulsion forcée à tout moment.
Tout en s’étant préparés et organisés en cas d’expulsion policière, les habitant et le DAL ont manifesté tout l’été, au Ministère du logement, à la Préfecture de Paris IdF, devant le siège du groupe immobilier PRIMONIAL REIM (21 milliards d’euros d’actifs) qui détient la SCPI UFI France (propriétaire du 18 Croissant), le tout détenu par le groupe financier gestionnaire d’actifs PRIMONIAL (45 milliards d’actifs).
La Préfecture a finalement accepté la proposition des familles et du DAL, plutôt que la confrontation et un conflit de rentrée avec des familles déterminées, appuyées par le DAL et son expérience de lutte de 30 ans. C’est donc incontestablement une victoire !
Après le départ volontaire des habitants vers des hôtels dès 9h du matin, et un certain nombre de réglages de dernière minute (rapprochement de familles de leurs lieux de vie, refus d’un hôtelier d’accueillir des familles …), les clefs ont été remises à 12h15 à l’huissier qui procédait à la reprise des locaux.
Contrairement à ce qu’affirme la Préfecture de police, il ne s’agissait pas d’une expulsion, ni au plan juridique puisque c’était une reprise des lieux (comme après le départ d’un locataire), ni au plan pratique, puisque la Préfecture et UFI France n’ont pris possession des lieux qu’après la remise des clefs à l’huissier par le DAL mandaté par les familles.
Pour un tiers des personnes, l’hébergement n’est pas adapté, et sera revu dans les prochains jours : desserrements (2 célibataires par chambre, une familles de 6 personnes dans un chambre …), pas de possibilité de cuisiner et même de réchauffer des plats pour des familles avec enfants, éloignement de l’école, du lieu de soin, …
A l’issue d’un rassemblement de soutien qui a eu lieu ce jeudi 27/08 à 17h devant l’immeuble déjà muré, les habitants du 18 rue du Croissant ont fait remonter leurs difficultés, et leur détermination à lutter ensemble jusqu’au relogement définitif.
Le DAL participera aux mobilisations sociales du 17 septembre, et à la journée de lutte des sans papier le 17 octobre.
Remerciements à tou.te.s ceux et celles qui ont apporté leur soutien à cette lutte : personnalités, artistes, associations, syndicats, habitants du quartier, élus …
UN TOIT C’EST UN DROIT !
RETOUR SUR LA JOURNÉE DU 27/08 EN VIDÉO ICI