COMMUNIQUÉ
Paris le 9 décembre 2019
GUYANE :
2000 personnes en cours d’expulsion en Guyane !
La trêve n’est pas pour tous !
Les bulldozers et les gardes mobiles ont pris position autour du quartier d’habitat informel des Manguiers, où sont édifiées parfois depuis 50 ans, 400 habitations abritant environs 2000 personnes, pour la plupart de nationalité française ou en situation régulière.
Malgré les conditions troubles d’acquisition du terrain par un investisseur immobilier, et la gravité de la crise du logement en Guyane, le Préfet a refusé de faire usage de la loi Vivien qui permet d’exproprier les îlos insalubres, de viabiliser le terrain et de revendre par lots aux occupants, afin de les laisser sur place comme cela s’est déjà pratiqué dans plusieurs quartiers de Guyane.
Il a aussi refusé de sursoir à l’expulsion, préférant jeter à la rue et dans le dénuement 2000 personnes.
La police et les bulldozers ont pour mission d’écraser les maisons et laisser place nette à une opération immobilière spéculative, non loin de la mer, à Rémire Montjoly, banlieue bourgeoise de Cayenne .
Le DAL Guyane, qui se mobilise depuis de nombreuses années avec les habitants, a lancé l’alerte.
Pendant que se poursuit l’expulsion nous faisons part de notre émotion et de notre solidarité avec les habitants du quartier des Manguiers, qui doivent affronter cette mesure d’une extrême brutalité, digne d’une opération de représailles à caractère colonial.
La fédération DAL, a saisi le ministère des Outre-mer et le ministère du logement restés sans réponse, hormis l’envoi de la troupe pour expulser 2000 personnes démunies.
Arrêt de l’expulsion du quartier des Manguiers,
Application de la loi Vivien,
Relogement décent et durable des expulsés en attendant la viabilisation du terrain !
Dans le même temps, l’Assemblée et le Sénat s’apprêtent, en commission mixte paritaire (CMP) le 11 décembre, à adopter définitivement l’article 14 du projet de loi “Engagement et Proximité” permettant au maire d’infliger une astreinte de 200€ par jour aux occupants installés sur des terrains non constructibles …
Sous Macron la chasse aux pauvres s’institutionnalise, cruelle et sans état d’âme.