Saint-Ouen – 3 septembre 2019
Les familles expulsées à St-Ouen fin juillet ont-elles un toit provisoire ?
Elles occupent depuis plusieurs jours un bâtiment appartenant à la Ville de Saint-Ouen
Mardi 3 septembre Mairie de Saint-Ouen :
18h Rassemblement de soutien
Après un mois sous les abris de fortune le long de la mairie et à l’approche de la rentrée, les 60 familles ont commencé à s’installer dans un autre bâtiment vide depuis des années de la SEMISO (SEM de la ville de Saint Ouen) , 23 avenue du Dr Bauer.
La police qui était depuis dimanche dans l’attente d’une décision du parquet a levé le blocus lundi en fin d’après midi. Le parquet a-t-il écarté l’hypothèse d’un flagrant délit, renvoyant le propriétaire vers le juge d’instance et une procédure d’expulsion classique?
Dans cette hypothèse, les familles pourraient démonter le campement dans la soirée et suspendre la manifestation statique permanente commencée le 28 juillet … Elle restent néanmoins sur leurs gardes, et ne il s’agit que d’une solution provisoire, dans l’attente de leur relogement …
Un toit c’est un droit !
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Dernière minute :
Les familles expulsées occupent le 23 rue du Dr Bauer (appartenant à la SEMISO) depuis plusieurs jours.
La police sur place depuis 12h bloque les entrées.
Point presse – Rassemblement à 17h sur place :
Les familles expulsées le 29 juillet du 111 rue du Dr Bauer par la mairie de Saint Ouen, et qui campent depuis à coté de la Mairie, ont réquisitionné depuis plusieurs jours un autre bâtiment de la SEMISO, et ont rendu public cette occupation ce dimanche matin.
Il s’agit notamment d’avoir un lieu d’habitation avant la rentrée scolaire.
La police sur les lieux depuis 12h bloque les entrées, dans l’attente d’une décision du parquet lundi matin.
L’occupation datant de plusieurs jours, et les locaux constituant le domicile des familles expulsées, l’expulsion ou non des occupants est compétence du juge, pas du parquet, ni de la police !
Une trentaine de personnes sont dans les lieux, dont une dizaine d’enfants.
La SEMISO est le bras armé de la politique d’urbanisme d’épuration sociale du maire, qui depuis son élection a livré la ville à la spéculation immobilière.
Les familles expulsées qui campent depuis plus d’un mois, ne sont pas ou plus hébergées et demandent à être logées décemment. L’évacuation du campement menace aussi dans les prochains jours.
Beaucoup d’enfants n’auront même pas de rentrée scolaire demain.
________________rappel des faits :________________
Le 29 juillet, plus de 150 personnes ont été expulsées à la demande de la mairie de Saint-Ouen-sur-Seine des anciens ateliers et entrepôts 111-113 rue du docteur Bauer qu’elles avaient aménagés. Les motifs de l’expulsion sont la construction d’une école, pour 2022… et le prétexte des questions de sécurité face à la possibilité d’incendie. Les habitants du lieu, avec le DAL, avaient dès le mois de mai demandé un sursis à l’expulsion, l’ouverture d’un dialogue avec la Ville et l’Etat, pour la mise en place d’une enquête sociale permettant relogements et hébergements. Ils n’ont pas donné suite !
La mairie a fermé ses portes, le jour de l’expulsion, et répond par communiqués et coups bas : accusation d’ouverture du squat par le DAL, changement des serrures de ses permanences, menaces sur les associations solidaires, enlèvement des toilettes destinées aux expulsés… Le maire veut opposer la population audonienne en excluant les expulsés de leur droit au logement. Si nous savons bien que Saint-Ouen ne relogera pas l’ensemble des expulsés, nous savons aussi que la mairie gèle la construction de logements sociaux et laisse plusieurs dizaines de logements vides en vue d’opérations immobilières.
L’État, quant à lui, a annoncé avoir expulsé 200 personnes et hébergé 28 familles « les plus fragiles au plan médico-social » puis avoir réduit de moitié, au bout d’une semaine, ce nombre de familles hébergées et éparpillées dans des hôtels d’Île-de-France. Dans le même temps, la préfecture n’apporte aucune réponse aux familles demandeuses de logement, parfois prioritaires via le DALO, et renvoie tout le monde vers le « 115 » le plus souvent injoignable.
Malgré cette attitude des pouvoirs publics, la solidarité est forte (nourriture, abri, collecte, cours…) ; elle provient des habitants, associations, collectifs, syndicats, organisations politiques de Saint-Ouen et des environs, et des membres de la communauté latino-américaine dans la diversité de ses origines géographiques comme de ses opinions. Les médias locaux, nationaux, internationaux ont témoigné de cette situation et de cette mobilisation. Pourtant, la rentrée scolaire approche, les enfants doivent suivre une scolarité normale et les expulsés en lutte doivent obtenir satisfaction.
Nous appelons à la solidarité et à l’unité afin que ville et État ouvrent le dialogue
pour des solutions de relogements et d’hébergements durables pour l’ensemble des expulsés !
El pueblo unido jamás será vencido
Un toit c’est un droit !