COMMUNIQUÉ
Paris le 10 juillet 2019
Cité de l’air à ATHIS-MONS
Depuis le 3 juillet, 60 familles expulsées se mobilisent, et manifestent Square Ariane, à Athis-Mons
Marche solidaire vers la mairie d’Athis-Mons
RV jeudi 11 juillet à 18h
(Square Ariane / rue R Bourguignon)
Environ 60 familles, soit 250 à 300 personnes qui occupent depuis 2015 des pavillons abandonnés appartenant pour la plus grande part à l’État (DGAC) ont été expulsées le 3 juillet, ont manifesté le 4 juillet, ont été reçues par la Préfecture qui leur a assuré qu’elles seraient relogées ou installées dans des hébergements de stabilisation.
Depuis le 3 au soir, certaines familles sans hébergement s’étaient installées place Ariane, rejointes dans la journée par les familles placées dans les hôtels afin de : se retrouver, aérer les enfants ou préparer les repas … toutes choses impossibles à faire en hôtel.
Des voisins ont mis leurs sanitaires à disposition des expulsés, le nettoyage des lieux est effectué plusieurs fois par jour par les familles
Une évacuation peut arriver à tout moment
La mairie a affiché mardi un arrêté de la Maire prononçant l’évacuation sous 24h pour des motifs sanitaires et de sécurité. Plus d’une dizaine de familles n’ont plus d’hébergement, et sont contraintes de dormir sur place, sous des tentes. La Préfecture a été informée de ces situations.
Beaucoup sont d’origine syrienne et ont fui la guerre et ses violences. Ils sont en situation régulière. Certains sont prioritaires DALO.
La DGAC a commencé à rendre les pavillons inhabitables, ouvrant à nouveau la voie aux trafics et à la prostitution qui sévissaient dans le quartier avant l’occupation des maisons en 2015 par les sans logis.
Nous demandons l’hébergement de toutes les familles expulsées, dans des conditions décentes stables et adaptées, dans l’attente de leur relogement.
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Rappel des faits :
Les pavillons de la cité de l’air à l’abandon depuis plusieurs années, appartenant à la DGAC (Aviation Civile), ont été occupés par des familles sans logis, dont beaucoup de Syriens fin 2015.
Malgré un jugement d’expulsion rapide fin 2015, l’expulsion avait été différée à la suite de plusieurs manifestations en 2016, 2017 et début 2018.
L’occupation des maisons par les familles sans logis avait chassé la délinquance et la prostitution qui s’était installées dans ce quartier en déshérence.
Malgré les demandes répétées des familles, la commune refusait depuis 2015 de scolariser les enfants. Il avait fallu saisir le tribunal administratif de Versailles et obtenir une décision favorable en avril 2018 pour que la Mairie scolarise enfin les enfants.
Changeant son fusil d’épaule, elle avait alors demandé au préfet et au bailleur social I3F (propriétaire d’une partie de la cité de l’air) de ne pas les remettre à la rue, et avait assuré aux familles et à leurs représentants qu’ils ne seraient pas expulsés. Depuis 10 familles ont été relogées en logement social, et 5 autres ont reçu une proposition de relogement.
L’expulsion le 3 juillet a donc été une très mauvaise surprise pour les habitants, qui se sont sentis floués.
Hormis avec quelques xénophobes, les relations étaient apaisées avec les habitants de cette grande cité pavillonnaire.
Où était l’urgence d’expulser et de jeter des familles avec enfants dans la précarité et l’errance urbaine? Où est l’urgence de laisser des maisons et des terrains vagues vides plusieurs années, laissant la place à des trafics ?
Aucun projet d’urbanisme n’est apparemment en vue avant plusieurs années …
La préfecture, la Mairie, la DGAC et I3F doivent donc mettre en place des solutions de relogement, plutôt que des hébergements de fortune sans lendemain.