Cette année encore, le 15 mars sonnera la fin de la trêve hivernale des expulsions, l’angoisse pour des dizaines de milliers de familles et de personnes d’être jetées à la rue et de sombrer dans l’exclusion… Depuis 10 ans, le nombre d’expulsions a doublé, comme le nombre de sans logis, à mesure que les loyers et l’immobilier flambent, que la précarité, la pauvreté salariale et le chômage s’étendent, que les charges, l’énergie, les transports, les soins, et les produits alimentaires de base augmentent.
Ce n’est pas une fatalité, c’est une politique délibérée des gouvernements qui depuis 10 ans, encouragent l’envolée des prix, et soutiennent les bailleurs privés, les spéculateurs, les milieux de l’immobilier, les patrons du BTP, les banques, qui tous ont profité du logement cher, et se sont enrichis sur le dos des locataires et des accédants.
Par exemple, l’État accorde 10 fois plus pour aider les riches contribuables à acquérir des logements et à les louer au prix fort que pour la réalisation de logements sociaux.
Le logement cher, c’est un véritable racket sur les couches populaires : de plus en plus de jeunes, de salarié-e-s, de précaires, de mères isolées… doivent y consacrer plus de la moitié de leur revenu. Les statuts locatifs sont attaqués, rognés, précarisés, et celui des locataires HLM est désormais menacé.
Conséquence de ces politiques, la réalisation de logements sociaux est insuffisante, sans compter les démolitions et les ventes imposées par le gouvernement. La privatisation et la marchandisation des HLM est en cours.
Des mobilisations ont eu lieu depuis un an pour s’opposer à des lois régressives. Ainsi, la loi Léonard interdisant de vivre dans un camping plus de trois mois, et la LOPPSI 2 qui prévoyait d’expulser en 48h les habitats hors norme ont été repoussées. Des luttes pour l’application des lois pour les mal-logés et les sans logis telles que la loi DALO, l’obligation d’accueil des sans-abris, la loi de réquisition des logements vacants, ou la loi SRU, ont été menées
A quelques semaines des élections, alors que la crise du logement s’aggrave, que beaucoup ont peur de se retrouver un jour à la rue nous exigeons :
En urgence :
-* Arrêt immédiate des expulsions locatives ;
-* Respect de l’obligation d’accueil digne, adapté et inconditionnel des sans-logis jusqu’au relogement
-* Respect et amélioration de la loi DALO et de la loi de réquisition
Contre le logement cher :
-* La baisse et l’encadrement des loyers dans le parc privé, des charges et de l’énergie ;
-* La revalorisation des aides au logement (APL, AL) ;
-* La taxation de la spéculation immobilière et foncière, pour rendre le logement accessible
-* La suppression des cadeaux fiscaux dans l’immobilier
Pour un vrai logement social :
La réalisation annuelle de 150 à 200 000 logements sociaux(PLUS, PLAI), aux normes environnementales
le renforcement de la ressource du Livret A, et la préservation du 1% logement
-* Le gel des loyers HLM et un soutien financier de l’Etat aux bailleurs sociaux ;
-* L’abrogation de toutes les mesures de marchandisation du logement social (CUS, ventes, démolition, privatisation des bailleurs sociaux…), et la création d’un service public du logement
Pour les droits des habitants :
-* Abrogation des mesures qui précarisent les habitant-e-s dans les lois Boutin, Borloo, Loi ENL, congé vente, et renforcement des droits des occupants
-* Relogement des habitants de logements indignes, toxiques (saturnisme), de bidonville,
-* Des droits pour les habitants de camping, des foyers de migrants, de jeunes, d’habitat hors norme et/ou choisis
-* Soutien à l’habitat groupé, coopératif, autogéré, et aux quartiers spontanés dans les DOM TOM