Vidéos : Expulsion et violences policières à La Courneuve (voir ici les images et les témoignages des familles expulsées)
_ La police évacue le campement des ex-squatteurs à la Courneuve. Au cours de cette intervention Jean-Baptiste Eyraud, a été arrêté et emmener séparément pour une destination inconnue. Ce matin, vers 9h00, les forces de l’ordre en nombre impressionnant ont procédé brutalement en quelques minutes à l’évacuation du campement installé au pied de la barre Balzac depuis le 8 juillet.
-* Signez la Pétition de soutien aux expulsés brutalisés de La Courneuve.
Depuis 11 nuits, 200 personnes, dont plusieurs dizaines d’enfants campent sous la barre Balzac, à la Courneuve, en seine Saint Denis. Occupants sans titre, victimes d’escrocs, squatters par nécessité, ils ont tous et toutes été expulsées le 8 juillet, et ont alors refusé les hébergements dans des hôtels dispersés, pour une durée de trois nuits. Ils se sont assis sur le trottoirs et la pelouse située en face du bâtiment avec leurs sacs et les quelques meubles récupérés, et s’y sont installés.
Depuis ils y sont restés et la vie s’est progressivement organisée. La barre Balzac, qui contient plusieurs centaines de logements, a reçu à deux reprises la visite du Président Sarkozy, et doit être détruite lorsque la poignée de locataires qui restent en place sera relogée.
Les conditions de vie sur le campement sont précaires : ni eau, ni toilette, ni gymnase. Une trentaine de tentes sont installées depuis, ainsi que deux barnums achetés par les expulsés. Ceux ci s’organisent et font cuisine commune et le nettoyage.
Le Préfet de Seine St Denis a accepté de son coté une table ronde, comme le Maire de la Courneuve et le Président des HLM départementaux propriétaire de la barre Balzac, mais à la condition expresse que les familles lèvent le camp, avec un hébergement limité à 12 nuits. Dimanche soir, les expulsés ont rejeté cette condition posée, ne sachant pas ce qu’ils deviendraient à l’issue de cet hébergement de 12 nuits.
Tandis que les expulsions locative se multiplient dans le département depuis la fin de l’année scolaire, le Préfet envisage d’employer la force pour les déloger. Cette orientation serait irresponsable, et nous demandons aux autorités de lancer les négociations.
Nous demandons avec les expulsés :
-* L’ouverture de négociations au plus vite, avec les représentants des expulsés, les associations qui les soutiennent, afin d’aboutir à un départ volontaire des expulsés vers des solutions d’accueil durables et décentes.
-* Un processus de relogement, et la régularisation de ceux et celles qui sont sans papier.
Les expulsés, soutenus et organisés avec «Droit Au Logement» depuis plusieurs mois, ont depuis leur expulsion reçu le soutien de : la CSP 75, la LDH, le MRAP, RESF, SOS racisme, et d’autres associations, ainsi que Monseigneur Gaillot.
Merci de vous joindre au rassemblement de mercredi et/ou d’apporter votre soutien. Marche de soutien du ministère pour la régularisation de tous les sans papiers (Paris 18e), à partir du métro «4 chemin».
12 juillet. 120 personnes expulsées, aux 4000, à la Courneuve : Sur le trottoir rue Balzac. Solidarité !
Nous avons été expulsé jeudi dernier par les CRS. Nous habitions depuis 1 à 3 ans dans des logements vides de la barre Balzac, qui est promise à la démolition. Nous avons été au départ escroqué, en payant une caution et un mois de loyer en espèce. Mais que faire lorsque l’on est à la rue avec ses enfants, on ne se pose pas trop de questions puis l’office HLM de la Seine Saint Denis a lancé une procédure d’expulsion.
Fin juin, nous avions payé les indemnités d’occupation/loyers, à l’office HLM. Alors qu’ils savaient que l’on allait être mis dehors, ils ont accepté les loyers. Nous payons également des impôts locaux.
Nous voulons vivre décemment :
-* Nous travaillons honnêtement. Même ceux qui sont sans papier ont un emploi et payent des charges sociales. Il y a beaucoup d’enfants en bas âge.
-* Nous voulons un logement décent et payer un loyer.
-* Pourquoi laisser tant de logements vides pendant des années, alors que c’est la crise du logement ? C’est la meilleure façon de faire prospérer escrocs et marchands de sommeil.
Le nouveau Préfet réprime :
_ Vendredi, les CRS ont faillit nous charger pour nous dégager, car nous avons refusé de lever le campement contre 3 nuits d’hôtel et une table ronde avec le Préfet et la mairie. Mais après 3 jours d’hôtel, que faire ? Être à nouveau à la rue ?
Plutôt que de poursuivre ceux qui nous ont escroqués, ils poursuivent notre délégué Aboubakar Toure et et le responsable du DAL , Jean Baptiste Eyraud, qui sont convoqués au commissariat lundi matin, pour « manifestation non déclarée », passible de 6 mois de prison et de 7500 euros d’amendes. C’est la répression plutôt que la négociation et la recherche de solutions avec les expulsés. Or le préfet, pourrait appliquer la loi de réquisition…
Nous demandons :
-* La mise en place d’un processus de relogement pour tous, la régularisation de ceux et celles qui sont sans papier.
-* L’arrêt de la répression et des expulsions sans relogement, alors que celles ci se sont multipliées dans le département depuis la fin de l’année scolaire.
10 juillet. Expulsés de la Courneuve : 2ème nuit sur le trottoir.
-* Le Préfet suspend la table ronde et fait activer des poursuites judiciaires.
Le Préfet de la Seine Saint Denis a décidé de suspendre la table ronde prévue samedi matin, avec la Mairie de la Courneuve, les expulsés et le DAL. Les expulsés, craignant de devoir interrompre leur mouvement sans avoir résolu leur problèmes de logements et de papiers (pour ceux qui en sont privés), ont refusé l’hébergement de trois nuits, dont l’acceptation était posée par le Préfet comme condition préalable.
Vendredi en fin de matinée, un grand nombre de gardes mobiles, munis de casques et de boucliers, avaient été déployés, tandis que les expulsés tenaient leur assemblée Générale et décidaient tout d’abord de rejeter l’hébergement temporaire puis d’affronter pacifiquement une éventuelle charge de police.
Finalement vers 15h00, les policiers sont remontés dans les cars et ont quitté les lieux, après qu’un officier de police ait notifié une convocation au commissariat de la Courneuve lundi à 9h00, suite à un PV de «manifestation non déclarée», passible de 6 mois de prison et 7500 euros d’amende…
Les expulsés parmi lesquels de nombreuses mères de familles, et d’enfants en bas âge s’apprêtent à passer une troisième nuit à la belle étoile, malgré la canicule. Des consignes ont été données pour que les enfants soient accueillis chez des proches des expulsés, si nécessaire. La nuit dernière de nombreux soutiens sont venus aux cotés des expulsés manifester leur solidarité, dont quelques relogés du mouvement de Cachan.
L’Association Droit Au logement :
-* dénonce cette expulsion sans relogement, de squatters par nécessité, de familles avec enfants, qui payaient une indemnité d’occupation, de plus de 600 euros par mois.
-* demande l’arrêt des poursuites engagées contre le représentant du DAL, Jean Baptiste Eyraud, et le délégué des expulsés, Aboubacar Toure, pour «manifestation non déclarée».
-* exige avec les expulsés la tenue d’une table ronde, le relogement des expulsés, et la régularisation des ceux et celles qui sont sans papier.
Expulsion aux 4000, La Courneuve : Les expulsés ont passé la nuit sur la pelouse, malgré la canicule. (9 juillet).
-* Table ronde samedi matin Préfecture / Mairie.
Après leur expulsion jeudi matin, une centaine de personnes, dont des nouveaux nés en bas âges, expulsées et désormais sans logis ont passé une première nuit sur le trottoir, rue Balzac, sous les fenêtres de cette barre de plusieurs centaines de logement sociaux promise à la démolition.
Les familles expulsées avaient refusé de se rendre pour trois nuits dans des hôtels afin de ne pas être dispersées, et se retrouver trois jours tard dans une situation encore plus difficile. La police, en effectifs réduits depuis hier soir, est toujours présente. Le campement est précaire, avec des enfants en bas âge, dans des conditions sanitaires fragiles.
Une table ronde a été acceptée par les autorités, samedi matin à 9h30 à la mairie de La Courneuve, avec le Préfet de la Seine Saint Denis, Mr Christian Lambert, le Maire Mr Gilles Poux, le DAL et les délégués.
-* Nous demandons avec les expulsés la mise en place d’un processus de relogement, et de régularisation pour ceux et celles qui sont sans papier.
-* Nous demandons également l’arrêt des expulsions sans relogement, alors que celles ci se sont multipliées dans le département depuis la fin de l’année scolaire.
8 juillet. La Courneuve (93) : Expulsion massive à la cité des 4000.
Ce matin à l’aube, une cinquantaine de ménages, dont une majorité de familles avec enfants, a été expulsée sans relogement des appartements qu’elle occupait par nécessité depuis plus d’un an, dans la barre Balzac située à la cité des 4000 à La Courneuve.
Cette opération de police, dirigée par le Préfet Lambert en personne, a ainsi jeté à la rue des ménages en errance urbaine depuis plusieurs années faute de logement, alors même que l’association Droit Au Logement avait mené depuis plusieurs semaines des actions auprès de la Mairie de La Courneuve, du bailleur (OPH93) et de l’État afin d’obtenir la mise en place d’une table ronde pour que soient trouvées des solutions dignes et durables de relogement en vain.
Droit Au Logement dénonce cette opération de police qui a pour objectif de stigmatiser une population déjà très fragile en jouant sur un amalgame scandaleux : «squatteur=dealer», et justifier ainsi de ne rechercher aucune solution durable pour ces ménages. Trois nuitées d’hôtel ont été proposées, mais ont été refusées par les expulsés qui ne veulent pas être dispersés dans toute la région parisienne et sans perspective durable de relogement.
L’expulsion massive de ce matin à La Courneuve est la deuxième de la semaine en Seine-Saint-Denis après celle des Roms du Hanul à Saint-Denis, sans qu’aucune solution de relogement digne et durable ne soit recherchée par les pouvoirs publics, malgré les demandes répétées des personnes concernées et de leurs soutiens.
Par ailleurs, depuis quelques semaines de nombreuses familles individuelles vivant en Seine-Saint-Denis se rendent à nos permanences pour nous alerter sur les menaces d’expulsion sans relogement imminentes dont elles font l’objet ou déjà expulsées.
Par conséquent, Droit Au Logement demande :
-* La suspension immédiate de toutes les expulsions.
-* L’organisation rapide d’une table ronde avec tous les acteurs concernés : le préfet de la Seine-Saint-Denis, le maire de La Courneuve, bailleur (OPH 93), les délégués des familles et des représentants du DAL, afin de mettre en place un processus de relogement et de régularisation pour ceux qui sont sans-papiers.