Retour sur l’arrestation d’une centaine de familles, prioritaires DALO et militants du DAL,
-* devant le 180 rue de la Croix Nivert, dimanche vers 20h00 : Rassemblement mercredi 18h00.
Les faits : Environ 150 personnes, essentiellement des mères de famille, qui étaient rassemblées sur un trottoir face au 180 rue de la Croix Nivert (immeuble de 30 logements rénovés, et vides depuis 26 ans !), manifestaient pacifiquement dimanche 16 mai depuis 18h00. Elles avaient installé un campement devant cet immeuble depuis dimanche 9 mai après midi. Pour la quatrième fois, après la destruction de leur campement vendredi matin, puis deux interventions vendredi soir et dimanche matin, les familles avaient décidé de réinstaller un piquet devant ce bâtiment qui symbolise les carences graves de l’État pour appliquer la Loi DALO.
Vers 19h00, une véritable «armada» de CRS et de gardes mobiles encerclent les familles. Puis un commissaire demande que les manifestantes quittent les lieux et se rendent au métro Boucicaut. Nous lui indiquons que nous allons nous réunir. Immédiatement, et sans attendre notre réponse, le commissaire lance les sommations. La consigne est donnée aux familles par les déléguées de partir vers le métro Boucicaut, le commissaire est informé, et tout le monde se lève pour se disperser. Mais la “cage” reste fermée, plus personne ne passe. Quelques minutes plus tard, la police commence à interpeller les pères de familles et les militants. Aucune résistance n’est opposée au policiers.
Puis vient le tour des mères de familles, qui sont «chargées» dans un bus et transportées au commissariat du 18ème. Faute de place, des fourgons sont remplis. Dans un des fourgons surchargé, où l’aération est hermétiquement fermée, des femmes étouffent. Certaines sont pris de malaise, d’autres vomissent. Les personnes arrêtées sont installées dans des cellules grillagées comme du bétail, et libérées 3h00 plus tard.
Ce genre d’arrestations de masse, qui se concluent le plus souvent par un contrôle d’identité musclé, est devenu une mode d’intervention fréquent dirigé contre les populations précaires et les mouvements sociaux actifs. C’est la première fois que le DAL en fait l’expérience.
Chantage contre le DAL et par ric hochet contre les mouvements sociaux :
_ Le Président de DAL Paris et environ, JB Eyraud, également interpellé est placé en garde à vue et auditionné. Il lui est reproché d’avoir organisé des manifestations non déclarée, passible de 10 000 euros d’amende et de 6 mois de prison. Il est relâché vers 23h30. Le parquet n’a pas décidé des suites à donner.
Depuis le 2ème campement de la rue de la banque (décembre à mars 2009),les autorités de police ont menacé d’engager des poursuites, à ce sujet. Une convocation et une audition ont été effectuée en Mai 2009, sans suite.
Depuis 20 ans, le DAL (comme de nombreux autres mouvements sociaux a mené ce type d’actions «surprise» de quelques heures, et a organisé des dizaines de campement, sans jamais subir un tel chantage.
Il s’agit bien d’un chantage, d’une sorte d’intimidation, pour faire taire la contestation des mal-logés née il y a 20 ans, place de la Réunion, tandis que les lois votées grâce à leur combats multiples restent inappliquées (notamment la Loi DALO et la Loi de réquisition). Il n’est pas certain que des suites judiciaires soient données à cette arrestation de masse, mais le DAL est déterminé à obtenir que les mal logés reconnus prioritaires et qui se mobilisent pour faire valoir leur droit, soient relogés par l’État, conformément à la loi DALO.
De la même manière, cet immeuble, véritable symbole du scandale de la vacance doit être affecté à loger les prioritaires en question, par voie de réquisition si nécessaire, comme les nombreux logements inoccupés depuis des années que compte le région ile de France. Il y a urgence, 20 000 mal logés ou sans logis prioritaires sont en attente de leur relogement dans la région ile de France, dont plus de 12 000 à Paris.
Chaque jour qui passe, voit se gonfler la liste des prioritaires dont le droit légal à un relogement par l’État est bafoué… Ce combat naissant des mal-logés DALO prioritaires, ainsi que la mobilisation autour de cet immeuble véritable symbole parisien de la vacance spéculative ou de la vacance absurde inquiètent et mettent en difficulté les responsables gouvernementaux.
Le ministre du logement s’est refusé jusque là à employer la procédure de réquisition, et s’est illustré par son incapacité à prendre à bras le corps le dossier des DALO en Ile de France, hormis quelques déclarations à l’entrée de l’hiver dernier, restées sans suite.
Droit Au Logement a demandé rendez-vous à Benoist Apparu. Cette demande restée sans réponse à ce jour. L’agenda du Secrétaire d’État n’est plus à communiquer sur le DALO, mais sur un prétendu plan de relance de l’accession à la propriété des classes moyennes.
Nous appelons à manifester mercredi soir, à partir de 18h00 devant le 180 rue de la croix Nivert,
-* à renforcer le mouvement pour l’application de la loi DALO , et de la loi de réquisition.
-* à dénoncer l’acharnement policier à l’encontre des mal logés, et la répression pour étouffer leur action.
-* Un toit, c’est la loi !
L’action du DAL et du collectif des oubliés du DALO rue de la croix Nivert est soutenue par :
_ Mgr Gaillot, Albert Jacquard, Sansévérino, Christophe Alévêque, Guy Bedos, Marina Vladi, ATTAC, CDSL, CGT chômeurs, CNL, Fondation Abbé Pierre, Emmaüs, Jeudi noir, Réseau Stop aux Expulsions (RéSEL)
Ainsi que : Anne hidalgo, Emmanuelle Cosse, Étienne Pinte, NPA, PG, PCF, Verts,
À propos du DALO :
_ A Paris, sur 28 574 dossier déposés, 13 343 ont été classés prioritaires et moins de 1000 ont été relogés. En ile de France, sur 89 191 demandes, 24 274 ont été déclaré prioritaires, 4883 familles ont été relogées !