Après la rue de la Banque et la place des Vosges, Jeudi Noir et le DAL réquisitionnent un nouveau bâtiment à Paris.
Souvenez-vous, c’était en 2006 : dénonçant la spéculation immobilière, les associations Droit au Logement et Jeudi Noir prenaient d’assaut une banque abandonnée au 24 rue de la Banque, face à la Bourse de Paris et créaient le “Ministère de la Crise du Logement“. Ce bâtiment réquisitionné à porté les luttes des mal-logés depuis 3 ans. Racheté par Paris Habitat (l’OPAC de Paris), le bâtiment abritera, après travaux de rénovation, 21 logements sociaux.
Ce mercredi 10 mars, le DAL et Jeudi Noir inaugurent une nouvelle antenne essentiellement à usage d’habitation, pour le Ministère de la Crise du Logement :
-* Situé 163 boulevard Malesherbes / 12 rue Ampère dans le 17ème, le bâtiment de 2719 m2 est au coeur du “QCA“, le Quartier Central des Affaires, comme l’appellent ses propriétaires. Qui sont-ils ?
Il s’agit de la société SIIC de Paris, société d’investissement immobilier elle-même détenue par le fonds espagnol REALIA BUSINESS. Ce groupe, qui se vantait en 2009 de détenir pas moins de 10 millions de m2 de réserves foncières, est une caricature de la spéculation immobilière qui frappe l’Europe depuis 10 ans.
La société Malesherbes Publications, ancienne occupante des locaux, a quitté les lieux il y a 4 ans. Depuis, le bâtiment est resté vide et son propriétaire, englué dans l’explosion de la bulle immobilière et la récession Économique, n’arrive ni à le louer ni à le revendre, sauf à supporter de lourdes pertes.
Désormais réquisitionné, le bâtiment héberge trente familles prioritaires DALO, des étudiants, précaires, actifs, seuls ou en famille, pour la plupart reconnus prioritaires DALO, et à ce titre devant être relogés par le préfet. Ils sont entrés dans les lieux la semaine dernière et attendent qu’une procédure judiciaire soit lancée afin de faire reconnaître le droit au logement face à la spéculation.
Le Ministère de la Crise du Logement demande que l’Etat mette en oeuvre la loi de réquisition afin de reloger l’ensemble des prioritaires DALO, familles, jeunes, précaires et autres galériens du logement. Le Ministère de la Crise du Logement demande également que le préfet réquisitionne cet immeuble qu’un bailleur social parisien se porte acquéreur et contribue ainsi à développer le logement social dans un arrondissement qui en manque cruellement.