Suite de l’expulsion à Bagnolet (Communiqué du 11 février) :
Les CRS ont confisqué les tentes et barrent la rue Victor Hugo. L’heure est à l’usage de la force.
-* Toujours pas de proposition d’hébergement, à notre connaissance…
-* Une quarantaine de personnes ont été expulsé hier matin.
-* Le DAL avec d’autres associations souhaite établir un recensement.
-* Les expulsés demandent une table ronde avec les associations de soutien, leurs représentants, la préfecture et la maire, afin de mettre en place des solution de relogement, l’indemnisation des expulsés, et la régularisation de ceux qui sont sans papier.
-* Les accusations de trafic de drogue et de prostitution portées contre les expulsés paraissent infondées au premier abord.
-* Un avocat de Bobigny, prendra les premiers contacts à 18h00 avec les expulsés.
Il faut cesser de violer la trêve hivernale des expulsions, acquis de l’Abbé Pierre, qui selon la loi n’est autorisé que lorsque le juge constate que les occupants sont entrés dans les lieux par voie de fait, et qu’il se prononce explicitement pour en lever le bénéfice.
Des images montrant notamment le tractopelle en action et l’expulsion du gymnase où s’étaient réfugié les expulsés hier après midi sont disponibles sur le site du DAL (Voir la vidéo).
Expulsion au bulldozer à Bagnolet (93), 92 rue Victor Hugo (Communiqué du 10 février) :
Environ 40 personnes, et quelques enfants ont été expulsé ce matin, par d’importantes forces de police.
L’immeuble est en cours de destruction avec les biens des occupants. Certains habitaient là depuis 10 ans. Il s’agissait d’un immeuble de logements, appartenant à la mairie de Bagnolet, qui selon certaines sources aurait été revendu récemment à une filiale du groupe Auchan pour construire des logements.
Aussitôt expulsés, les bulldozers se sont mis au travail, détruisant les biens des expulsés restés dans l’immeuble. L’huissier de justice présent sur les lieux a répondu que la mairie avait refusé de louer un garde meuble. Aucun inventaire des biens n’a été dressé, en violation avec le code des procédures civiles d’exécution qui régit le travail des huissiers de justice.
Le commissaire en charge d’exécuter l’expulsion a assisté à la destruction des bien sans broncher.
Devant être reçus par un adjoint au logement, les expulsés ont alors attendu en vain 2 heures sous la neige, devant la mairie de Bagnolet, puis ont été se mettre à l’abri dans un gymnase voisin, vers 15 h00.
Un responsable de la préfecture de Saint Denis dépêché sur place a fait évacuer la gymnase par les gardes mobiles à la demande du maire. Les expulsés à nouveau à la rue se sont rassemblés et remontent vers l’immeuble en cours de destruction.
Il s’agit d’un nouveau dérapage après celui du 25 rue de l’échiquier, Paris 10ème. Cette fois les autorités chargées de faire respecter la loi s’en affranchissent, et remettent en cause gravement les droits des personnes expulsées de leur logement.
Les expulsés sont en majorité des migrants d’Afrique de l’Ouest, des Français, et quelques sans papier. Des habitants de Bagnolet, des représentants de RESF et de la CIP sont sur place et apportent leur soutien.
Droit Au logement dénonce cette expulsion en plein hiver, qui une fois de plus piétine les droits des personnes vulnérables. Le DAL demande aux autorités :
-* de prendre des mesures immédiates pour reloger les expulsés, si nécessaire par voie de réquisition,
-* de mener une enquête et sanctionner les responsables de cette destruction de biens injustifiée,
-* la régularisation des expulsés qui sont sans papier.
Droit Au Logement a été saisi sur ce dossier, lors d’un rassemblement en fin de matinée organisé pour soutenir les habitants d’un taudis sans toit, sans eau courante et sans électricité pour certains locataires, situé 35 rue Marie Anne Colombier.