Depuis l’incendie du 47 rue Hermel (Paris 18ème), nous sommes sur le trottoir.
C’est un hôtel de marchand de sommeil, et ils n’ont rien fait : Rassemblement de soutien, Mardi 15 septembre à partir de 18h00 sur place. Jeudi 27 août, à 14h00, le feu détruit 3 chambres de l’hôtel Hermel, où nous vivons depuis parfois des années
Jusqu’en juin, les chambres étaient louées par les services sociaux 50 / jour , soit 1500 / mois
car nous sommes sans logis avec nos enfants.
Nous travaillons, nous avons fait une demande de logement social, nous sommes en situation régulière (pour ceux et celles qui sont étrangers) nous payons une participation importante tout les mois, que nous reversons au gérant, souvent en espèces, souvent plus de 600 euros, et plus de la moitié de notre salaire.
Cet hôtel est un taudis : les chambres sont de 9 à 12m2, infestées de cafards, sans douche ni toilette ni même un coin cuisine pour faire à manger pour nos enfants. Il faut manger dehors, et les devoirs pour les enfants sont rendus très difficiles.
Cet hôtel est toxique, et il y a du plomb dans les peintures et les tuyaux qui sont encore en plomb sont poreux : nos enfants sont atteints de saturnisme infantile. La préfecture et la Mairie le savent depuis plus de deux ans.
Cet hôtel est dangereux, car les normes de sécurité ne sont pas respectées (pas de trappe de désenfumage, pas de porte coupe feu dans le bâtiment sur cours, ni protection incendie suffisante autour de la chaufferie…),
-* Pourquoi nous ont ils laissé dans cet hôtel poubelle pendant des années ?
-* Pourquoi n’y a t’il pas de poursuites lancées contre le gérant ?
S’il le faut, nous irons porter plainte ! L’hôtelier est un escroc, et tout le monde le sait. Alors que nous avons payé le loyer tous les mois, avec le complément de l’Aide sociale, il n’a jamais reversé ses loyers au propriétaire des murs.
PIRE : nous avons reçu en juin, un PV d’huissier nous réclamant à tous la sommes de 262 000 euros, suite à une décision de la cours d’appel de Paris d’Avril 2009, à laquelle nous n’avons même pas été convoqués. Autrement dit, le gérant a prétendu que nous n’avions jamais payé les loyers, alors qu’il a empoché l’argent. Comment peut on rendre une décision de justice aussi inique ? Maintenant nous risquons de nous voir confisquer nos salaire pendants des années ….
Ils nous ont laissé dans la rue : Après l’incendie, dans la nuit de jeudi 27 août à vendredi, nous avons dû dormir dans nos chambres sans eau ni électricité. Le lendemain, nous avons été tirer la sonnette d’alarme à la Mairie, puis la Préfecture a fait évacuer tout l’hôtel, à cause du danger et l’absence de lumière. Nous avons alors été hébergé par les services sociaux du 18e dans d’autres hôtels.
Lundi 31 au matin nous avons été transporté dans un car et déposé devant la Mairie du 18ème. Les services sociaux ont refusé d’héberger tous les locataires, et ont fait des propositions d’hébergement de quelques nuits dans des hôtels à l’autre bout de paris à certaines d’entre nous.
Comment amener nos enfants tout les matins à l’école ? Que se passera t’il après quelques jours ? En fait nous risquons alors d’être trimballés d’hôtel crasseux en hôtel sordides, et oubliées un jour quelque part en banlieue, comme cela se passe pour beaucoup de familles hébergées. Nous avons refusé, par solidarité pour celles qui n’avaient rien, car nous en avons assez de vivre dans la précarité et dans la dépendance des services sociaux. Nous voulons être logées dignement et payer un loyer
Depuis nous campons devant l’hôtel sinistré. Nous avons été reçu par la Mairie du 18ème. Depuis deux semaines la Ville de Paris et la Préfecture ont été saisies et ne veulent rien faire. Jeudi 10 septembre, lors d’un rassemblement, les CRS sont intervenus pour nous dégager. Nous nous sommes assis par terre, et ils sont repartis. Nous avons installés des tentes sur le trottoir. Tout les matins, les enfants se lèvent et vont à l’école. 58 enfants de l’hôtel sont inscrits dans les écoles du quartier. La rentrée est difficile…
Nous demandons la justice et un logement décent :
-* La Ville de Paris, la Préfecture de Paris, la Mairie du 18ème doivent organiser notre relogement, et nous héberger décemment, près de notre quartier.
-* Nous remercions de leur solidarité et de leur soutien concret les habitants du quartier, les sans papiers de la rue Baudelique, et les organisations de soutien…