COMMUNIQUE
Paris le 9 mars 2017
Soutien aux 36 résidents et aux salariés du foyer Albert Thomas à Tours
Depuis le 21 décembre, 36 sans logis hébergés au foyer Albert Thomas au centre de Tours, mènent un combat exemplaire avec les ex-salariés du centre, des habitants du quartier et de nombreuses associations et organisations solidaires.
En effet, le 23 décembre 2016, en guise de cadeau de Noël, l’association gestionnaire mise en liquidation judiciaire et la Préfecture demandent aux résidents, majoritairement des réfugiés, de quitter le foyer où ils sont accueillis dans de bonnes conditions.
Ils leur proposent un gymnase jusqu’au 2 janvier. Face au risque quasi certain d’être mis sur le trottoir dès le 3 janvier, car la préfecture ne s’engage pas sur la suite …
Le 21 décembre, le gestionnaire avait licencié purement et simplement les salariés en 30 minutes, après les avoir informés par SMS le 19.
Depuis cette date, le foyer est occupé et autogéré par les résidents, tandis que la solidarité autour des migrants ne faiblit pas : nourriture, vêtements, et autres nécessaires à la vie quotidienne affluent.
Fin février la Préfecture a désigné la Croix rouge pour prendre la relève. Celle-ci exige que les résidents dégagent, cesse l’hébergement 24/24h ce qui contraint les hébergés à rester sur le trottoir la journée et à appeler le 115 pour être à nouveau hébergés au foyer Albert Thomas.
Il s’agit bien de mettre fin à cette expérience d’autogestion qui, avec les conseils des ex-salariés et le renfort du comité de soutien, est mise en place au foyer Albert Thomas depuis 10 semaines, démontrant que les sans logis peuvent se prendre en charge, avec un minimum d’encadrement.
Avec cette annonce brutale de “reprise en main”, les sans logis, qui retrouvaient une dignité en se prenant en charge, vont-ils connaître l’humiliation des appels répétés et des refus vexatoires au 115, ou les sanctions mises à la rue pour ceux qui contesteraient cette injustice ?
Cette occupation vient aussi rappeler que de nombreuses places d’hébergement doivent être fermées dans les prochaines semaines, et pour beaucoup dès le 1er avril, et que pour résister à ces fermetures, le plus simple est de les occuper.
Droit Au Logement apporte son soutien aux hébergés et aux ex-salariés du foyer qui ont fait preuve d’une solidarité exemplaire, et demande au Préfet et à la Croix rouge de respecter et d’appuyer les résidents et de développer le modèle d’autogestion mis en place, moins coûteux et plus respectueux des personnes, au lieu de le combattre.
La fédération Droit Au logement saisit également le ministère du Logement, et demande :
- L’abandon de tout projet d’expulsion des résidents, et le respect et le soutien à l’organisation de la vie quotidienne mise en place
- L’embauche des ex salariés pour suivre et appuyer les résidents du foyer Albert Thomas
- L’application de la loi de réquisition pour héberger dans la dignité tous les sans logis et les aider à autogérer les locaux.
Un toit c’est un droit!