Nantes : un toit obtenu pour les personnes sans logis suite à l’occupation d’un gymnase


Occupation du gymnase Emile Morice à Nantes:
un toit obtenu pour les personnes sans logis hier soir, la lutte continue !
 
 
Suite à l’occupation du gymnase Emile Morice à Nantes, 80 personnes sans logis*, en majorité des familles, ont été hébergées dès hier soir sur différents sites. Les dernières personnes ont quitté le gymnase vers 00h30, toute l’initiative s’étant déroulée dans le calme et le respect des lieux.
 
DAL44 salue la patience et la détermination des personnes concernées ainsi que le soutien des associations et collectifs, notamment la Maison du Peuple et l’Autre Cantine qui a assuré le repas le soir.
 
La ville de Nantes s’est mobilisée pour participer à trouver des solutions pour toutes les personnes présentes.
Dans le contexte actuel, il s’agit d’une victoire pour les sans logis mais nous restons particulièrement vigilants quant aux suites de cette action. Dès ce matin, plusieurs personnes ont été sommées de quitter leur hébergement hôtelier. Les pouvoirs publics se sont engagés à leur trouver dans la journée de nouvelles solutions mais à l’heure actuelle, de nombreuses personnes n’ont toujours pas été réorientées par le 115. La plupart ont des prises en charge pour seulement quelques jours. Nous craignons donc qu’elles ne soient remises à la rue et demandons à l’Etat de tout mettre en œuvre pour trouver des solutions adaptées jusqu’au relogement.
 
En effet, les hébergements hôteliers ne pouvant être qu’une solution à court terme, nous demandons un relogement pérenne des personnes, dont la grande majorité ont une demande HLM en cours. Si besoin, l’Etat peut mobiliser le parc vacant par la réquisition ou l’intermédiation locative. Au moins 13 logements HLM familiaux en bon état (prêts à l’usage mais promis à la démolition) sont par ailleurs toujours disponibles au 34-36 rue romain rolland, propriété de NMH.
 
 
Nous  nous mobiliserons dans les prochains jours si les engagements ne sont pas tenus en particulier sur la continuité des hébergements.
 
UN TOIT C’EST UN DROIT!
 
 
 
*Ce sont en majorité des familles avec enfants (scolarisés à Nantes), mais aussi des couples, des femmes enceintes, quelques personnes isolées, laissées pour compte malgré la vulnérabilité de leur situation. Toutes ces personnes vivent les galères de la rue et de l’errance, dormant à droite à gauche, à la gare, à l’hôpital, dans des abris de fortune, ou chez des connaissances acceptant de les héberger une nuit par ci une nuit par là. Certaines ont été prises en charge pour quelques nuits par la veille sociale puis remises à la rue. 
 
Pourtant, beaucoup ont une demande de logement social à Nantes sans avoir reçu de proposition à ce jour. Certaines sont reconnues prioritaires DALO. Elles appellent le 115 quotidiennement, sans parvenir à les joindre ou se voyant opposer un refus. On leur répond qu’il n’y a pas de places, avec des conséquences dramatiques sur leur sécurité, leur santé, la scolarisation des enfants…
 
Elles occupent bien souvent des emplois précaires, à temps partiel, boulots de l’ombre et sous payés, indispensables au fonctionnement de la Métropole « attractive ». Leurs faibles revenus ne leurs permettent pas de se loger dans le parc privé ni de se payer l’hôtel.  
 
Depuis la rentrée, elles se mobilisent avec DAL 44 pour faire valoir leurs droits, comme le 16 septembre dernier se rassemblant devant la Mairie.