Pour la 3e fois, depuis le 23 décembre, le Préfet de police échoue à expulser les sans-abris de Solférino…


                                                        Communiqué : Paris le 10 janvier 20h

Pour la 3e fois, depuis le 23 décembre, le Préfet de
police échoue à expulser les sans-abris de Solférino…

Campement remonté ce soir à partir de 21h !

Le préfet de police de Paris avait pris hier mardi à 18h17 un 3e arrêté pour interdire le renouvellement d’une semaine de la manifestation statique installée 24h sur 24 sur la place Jacques Bainville, à 2 pas du ministère du logement, de l’Assemblée et du musée d’Orsay, dans ce quartier huppé saisi par la fièvre des JO et du tourisme de luxe.
Cet arrêté, de dernière minute, pris de surcroît après la délivrance d’un récépissé signé de la Préfecture de Police de Paris visait à empêcher la saisie du juge dans les délais.Une audience à postériori a donc eu lieu aujourd’hui à 15h, et le jugement a été rendu à 19h. Il suspend l’arrêté du Préfet, puisque « Pour justifier des nuisances créées par le rassemblement statique en continu sous la forme d’un campement, qui est installé depuis le 25 décembre 2023, le préfet de police produit des témoignages de riverains anonymes selon lesquels certaines
personnes du campement seraient en état d’ivresse, urineraient au pied des arbres de la place
Jacques Bainville et jetteraient leurs déchets par terre, les bruits nocturnes seraient intenses et
les accès au métro Solférino rendus impossibles. »
« Toutefois, alors que le campement est installé depuis près de quinze jours à la date de la
présente ordonnance et que les difficultés évoquées ci-dessus constituent, pour plusieurs d’entre
elles, des contraventions de deuxième classe, il est constant qu’aucun procès-verbal ou constat
attestant de ces troubles n’a été dressé. …» « … Ainsi en interdisant partiellement la manifestation (en journée de 9h à 21h) déclarée par l’association requérante, le préfet de police a porté une atteinte au droit de manifester qui n’est pas proportionnée aux objectifs poursuivis de maintien de l’ordre public. »
Le juge relève l’absence « des actes faisant foi » et suspend l’arrêté .
La manœuvre du Préfet de Police a donc échoué, mais il nous aura fallu démonter l’installation
dans la nuit de mardi à mercredi et la reconstruire ce soir, ce qui constitue un effort considérable
pour des personnes sans-abris, déjà épuisées par leur dures conditions de vie.
Le campement est réinstallé ce soir, la lutte continue pour :
– Un hébergement stable et décent, pour l’ensemble des personnes sans-abris présentes sur place.
– Application de la loi de réquisition sur les logements vacants de riches pour tous les sans-abris
– Des logements sociaux pour les 2,6 millions de demandeurs HLM et tout les prioritaires DALO
– Baisse des loyers, hausse des APL et taxation des profits tirés de la spéculation, des locations touristiques …

Un toit c’est un droit !