COMMUNIQUÉ – 7 août 2023
Roissy en Brie : 8 e jour d’occupation du CHU
2 rue Denis Papin, pour un hébergement stable pour tous, un
vrai relogement et un suivi pérenne :
Le 31 juillet, 22 sans abris avaient refusé de quitter le Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU) « la rose des
vents », géré par EQUALIS 1 , dans lequel ils vivent depuis 2 ans, à Roissy en Brie. Ils y sont toujours. Un représentant de la Préfecture du 77 s’était déplacé lundi 31 juillet pour leur proposer des mises à l’abri précaires de quelques nuits, dans des hôtel disséminés dans le département et hors Ile de France, et des
chambres à partager avec des inconnus.
Un résident s’était «retrouvé dans une chambre d’hôtel de 8m2 avec 2 autres personnes qu’il ne connaissait pas et pour une durée de 2 jours, selon l’hôtelier ». Il est revenu le soir même au centre. 8m2 pour 3 personnes, pour les marchands de sommeil c’est pourtant un délit …
Les pressions ont commencé depuis un mois et une petite trentaine d’hébergés ont accepté de quitter le centre. Certains sont déjà à la rue, c’est le cas au moins de 2 d’entre eux, envoyés à Lyon courant juin. Les hébergés ont proposé d’établir un protocole assurant la pérennité des hébergements et un suivi
social, comme le prévoit la loi, le relogement en HLM des ayant–droit, en vue de libérer les lieux dans la soirée. La Préfecture a rejeté cette alternative, menaçant même de « marquer leur dossier d’un point noir ». Les hébergés ont alors décidé collectivement de rester sur place, jusqu’à l’obtention des garanties. Les hébergés et DAL sont prêts au dialogue. Dès le 22 juillet, DAL a saisi le Préfet du 77, la direction d’EQUALIS. Les courriers sont restés sans réponse. Le ministre du logement a aussi été informé. La majorité des hébergés ont fait une demande HLM et certains sont reconnus prioritaires DALO. Un
résident âgé est sous dialyse, il ne peut être abandonné dans un hôtel, puis à la rue. Ils vivent depuis 2 ans dans ce CHU géré par EQUALIS et sont remis à la rue du jour au lendemain, de surcroît après un suivi social insuffisant. C’est inacceptable et contraire à l’article L 345–2–3 du code de la famille *.
Dans le contexte de baisse des crédits à l’hébergement, de hausse constante du nombre de sans–abris, de lois répressives 2 et de violation de leurs droits humains, la lutte des résidents de « la rose des vents » de Roissy–en–Brie pour ne pas retourner à la rue et faire valoir leur droit à un logement stable est emblématique.
* Article L345–2–3 du Code de l’Action Sociale et de la Famille : Toute personne accueillie dans une structure
d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le
souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure
d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation.
1 EQUALIS gère le 115 en Seine et Marne. La gestion de l’asso par sa direction a été mise en cause par l’État et de nombreux
articles de presse.
2 Depuis la loi LSI – 2003, les texte de loi réprimant les habitants de bidonvilles, de terrains, et les locaux et
logement vacants se sont multipliés. Les derniers avatars sont la loi ASAP et la loi Kasbarian .