Annonces du Gouvernement sur le CNR logement :
Des mesures sans effet contre le logement cher
La crise du logement dans laquelle s’enfonce le pays rattrape désormais les acteurs économiques de la filière immobilière. Ces mêmes acteurs qui ont tires profit depuis 20 ans du renchérissement constant des prix immobiliers fonciers et locatifs : promoteurs, BTP, agents immobiliers, bailleurs prives, notaires …
Rappelons que jamais, historiquement, les taux d’intérêts n’ont été aussi bas. La remontée minime de ces taux n’a finalement été que « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase du logement cher ».
La fête est finie, et ce petit monde qui s’enrichit sur le besoin fondamental d’être loge appelle le Gouvernement au secours pour échapper a la correction des prix immobiliers et la baisse de leurs profits. Ainsi, les promoteurs seront les premiers secours. Ils bénéficieront du rachat de
leurs invendus par des fonds publics (CDC Habitat et Action Logement).
II s’agit, comme en 2009, de sauver cette filière qui s’est imposée comme un acteur indispensable de la chaine spéculative et des politiques de gentrification urbaine.
Mais a-t-on vraiment besoin, pour produire des logements sociaux, de ces intermédiaires qui prennent leur marge tout en étant peu regardant sur la qualité de la production ?
Cette crise est la conséquence directe des politiques publiques de soutien inconditionnel a Ia cherté du logement (foncier, immobilier ,loyer et d abandon des orientations sociales (RLS, baisse des APL et des aides a la production HLM, mise au pas d’Action Logement … ).
Ainsi les recettes fiscales tirées du logement selon « le compte du logement >>, ont bondi de 27 milliards d’euros de 2011 a 2021 (+ 43% ), tandis que les dépenses consacrées au logement ont baisse de 8 Mds d euros (-11%), passant de 2,2% du PIB a 1 5%: en 2021, 89 Mds de
recettes et 38 Mds de dépenses.
Les collectivités territoriales bénéficient également de cette embellie fiscale via la hausse des recettes sur les droits de mutation et la taxe foncière, tout en conduisant le plus souvent des politiques d’urbanisme qui soutiennent le logement cher et la gentrification des centres urbains.
Les annonces du Gouvernement, inspire du « CNR logement », répondent donc
prioritairement aux milieux économiques qui ont abondamment profite du logement cher. Ces annonces ne constituent qu’un écran de fumée à destination des classes moyennes a défaut de s’ attaquer aux sources de la crise.
Elles abandonnent les classes populaires, les sans-logis et les mal-logés dans une détresse et one surexploitation d’autant plus dure que le contexte est à l’inflation des prix de l’énergie et des produits de 1ere nécessitée tandis que les sans-abris et les locataires en difficulté sont lourdement sanctionnes par la PPL Kasbarian.
Droit Au Logement qui a refuse de participer au CNR logement car il était coprésidé par la PDG d’un des 1er promoteurs immobilier du pays, dénonce l’insuffisance des mesures annoncées ce jour par le Gouvernement et exige :
Le retrait de la loi Kasbarian Berge;
La baisse des loyers, le relèvement de l’APL ;
Le financement massif de nouveaux logement sociaux (retour à 2,2% du PIB) en zone
tendue afin de couvrir au plus vite les besoins des 2,4 millions de demandeurs HLM. en attente ,doublé d’une volonté publique d’en imposer la production dans les centres des métropoles et de lutter contre la gentrification.
Un moratoire sur les démolitions de logements sociaux en zone tendue ;
La mobilisation des 3,1 millions de logement vacants, par des mesures vigoureuses de dissuasion et d‘encouragement (réquisition, taxe, aides à la remise en location) ;
L’arrêt des expulsions sans relogement et I app1ication des lois et des droits qui protègent les sans-logis, les mal-loges (DALO, droit à l’hébergement…) et les locataires (lutte contre la fraude aux rapports locatifs) ;
Puisqu‘ii y a « une bombe sociale », descendons dans la rue et faisons exploser
la politique du logement cher !
Un toit c’est un droit !