Paris, le 10 juin 2021
Après l’expulsion dès le 1er juin, 1er jour de fin de trêve hivernale, de familles avec enfants laissées sur le trottoir, parfois prioritaires DALO, notamment à Pierrefitte, plusieurs milliers de familles en Seine-Saint-Denis craignent d’être mises à la rue dans les toutes prochaines semaines, en dépit des instructions du Gouvernement aux Préfets https://www.gouvernement.fr/prevention-des-expulsions-locatives-emmanuelle-wargon-et-marlene-schiappa-signent-une-instruction
En effet, la Seine-Saint-Denis détient le triste record du nombre et du taux d’expulsions locatives en France, conséquence du contexte spéculatif qui bat son plein, entrainant des hausses de loyers dans le secteur privé, mais aussi dans le secteur social, tandis que les APL sont chaque année rabotées depuis 2015, et que les locataires se paupérisent.
Des chiffres alarmants : la Seine-St-Denis c’est 13% des expulsions en France !
Selon les données issues du Ministère de l’intérieur, (diffusées par la Fondation Abbé Pierre), 16 700 expulsions forcées ont été exécutées en France en 2019.
Selon l’INSEE, la France compte 11,9 millions de locataires et la Seine-Saint-Denis 386 000, soit 3,3% des locataires en France.
Selon les chiffres de la Préfecture de région, que Droit Au Logement révèle aujourd’hui, 2 192 familles ont été expulsées manu militari en 2019 en Seine-Saint-Denis, sur décision de la préfecture, plaçant ce département largement en tête du nombre d’expulsions.
13% des expulsions réalisées en France en 2019, soit 1 sur 8, ont donc été exécutées contre des locataires du 93, alors que celui-ci ne compte que 3,3% des locataires en France.
Le Ministère du logement ayant annoncé l’expulsion forcée de 30 000 locataires en 2021, on peut donc estimer que 3 900 ménages locataires sont menacés d’expulsion manu militari dans les prochaines semaines en Seine-Saint-Denis, parmi lesquels beaucoup sont prioritaires DALO et ont souvent obtenu un jugement condamnant l’État à les reloger. Non seulement l’État ne respecte pas ces décisions de justice, mais il expulse les locataires et les abandonne sur le trottoir. L’état tourne le dos à la loi et au droit des familles en difficulté.
C’est pourquoi, Droit Au Logement appelle à se mobiliser autour des familles menacées, mettre en place des piquets et des mobilisations anti-expulsion comme à St-Denis, Bagnolet, Saint-Ouen, Montreuil…pour amener l’État à reloger avant toute expulsion et si besoin par voie de réquisitions des logements vacants de riches propriétaires.
DAL demande aussi aux maires de prendre des arrêtés anti-expulsion comme le Maire de Stains.
- Manif à la sous Préfecture de Saint-Denis mercredi 16 juin à 16h (28 bd de la Commune), avec le soutien d’enseignants et parents d’élèves solidaires
- Manif fin juin à la préfecture du 93
- Piquets et mobilisations anti-expulsion
PAS D’EXPULSIONS, DES RELOGEMENTS !