Paris, le 10 juin 2021
Baisse des APL : Les locataires les plus modestes mis encore à l’amende
Depuis 2017, à la demande de Mr Macron, qui se plaignait que les pauvres coûtent cher, et observait que dans les gares, il y a des personnes “qui ne sont rien”, les APL ont été réduites par étapes successives, jusqu’à la “contemporanéité “, dont on découvre aujourd’hui la malfaisance. De 2017 à 2021, plus de 13 milliards d’euros cumulés ont été économisés par l’État, dont 9 milliards sur le dos des locataires les plus modestes et 4 milliards sur le budget des bailleurs sociaux (source IRES, ici : Note de P.Concialdi Mai 2021).
Ceci représente une perte moyenne par allocataire de 1 500 € en cumulé de 2017, année du gel et du rabot de 5€, à 2021 et beaucoup plus s’il s’agit de familles nombreuses.
L’économie envisagée grâce à la contemporanéité, dont on commence à mesurer l’impact désastreux se monte au minimum à 500 millions d’euros, selon les dires de Mme E. Wargon, ministre du logement recevant DAL à l’automne dernier.
Cette réforme consiste à calculer les APL en fonction des revenus des 3 derniers mois au lieu des revenus de l’année du dernier avis d’imposition, soit l’avant-dernière année dite “année N-2”.
Cette réforme impacte durement les jeunes et les étudiants essayant de se loger en entrant dans la vie active (premier job, recherche d’un emploi, emploi précaire, départ du domicile familial …), ainsi que les salariés précaires, qui alternent des ressources irrégulières. Des allocataires se verront supprimer les APL à l’issue d’un emploi saisonnier par exemple et donc dans l’impossibilité de se maintenir dans leur logement alors qu’ils subissent la baisse de leurs revenus.
Plutôt que de baisser les loyers dans le secteur privé, augmenter les APL dans le secteur social, décourager la spéculation foncière et immobilière et soutenir la production de logements sociaux, les Gouvernements d’E. Macron ont préféré taxer les ménages les plus modestes et les plus fragiles.
En cette période de pandémie, cette politique honteuse a alimenté la hausse des expulsions, contraint de nombreux ménages modeste à faire appel à la générosité privée, et jeté dans la précarité du logement des centaines de milliers de ménages.
Pourtant l’argent est là, en témoigne notamment la flambée des profits des entreprises du CAC40, l’enrichissement en 2020 et en pleine crise sanitaire des milliardaires et des 1% les plus riches, la hausse des prix immobiliers et des loyers.
C’est pourquoi DAL demande notamment
- la hausse immédiate des APL, en sus du rattrapage des années précédentes,
- l’amnistie des dettes de loyer,
- la baisse réelle des loyers et une lutte sans merci contre la spéculation foncière et immobilière.
Un toit c’est un droit !