26 novembre 2020
Justice pour les mal-logéEs !
Pour faire valoir leur droit à un logement décent, stable, adapté, accessible, choisi et bon marché, des mal-logéEs passent aujourd’hui jeudi 26 novembre devant la justice à Grenoble. Une banderole a été déployé devant le Tribunal d’instance.
Qu’ils attaquent leur bailleur ou qu’ils se défendent, dans le parc public ou privé, le DAL 38 est entièrement à leur côté, pour les soutenir et faire connaître leurs luttes essentielles :
- droit à un logement décent et adapté pour les locataires mal logéEs, qui vivent depuis des années dans l’insalubrité, les manquements à l’hygiène, les équipements défaillants… LogéEs à l’étroit, alors que les enfants grandissent et que la superficie ou l’agencement de leurs logements trop retreints ne permettent pas une vie apaisée ; mal ou pas chaufféEs avec des menuiseries, portes et fenêtres, qui ne ferment pas, des chaudières totalement défaillantes ; confrontéEs à des invasions de nuisibles, des ascenseurs qui ne fonctionnent plus, des infiltrations d’eau… absence d’entretien, absence de conciergerie..
Et ceci alors que les prix des loyers, publics et privés, que les locataires s’épuisent à payer avec régularité, ne cessent d’augmenter et les charges de s’envoler, de moins en moins en rapport avec les prestations nécessaires non assurées par les bailleurs et les propriétaires.
- Refus de toutes les expulsions. Les audiences d’aujourd’hui concernent comme chaque semaine des locataires précaires ayant développé des impayés de loyers pour faire face à des dépenses essentielles. De nombreux foyers sont donc poursuivis par leur propriétaire pour les expulser à cause du premier confinement qui a vu des centaines de milliers de personnes mises au chômage et fait perdre tout ou partie de leurs revenus à autant d’autres.
Les expulsions prononcées auront lieu à partir de la fin de la trêve hivernale, le 1er avril 2021 : si rien n’est fait, ce printemps verra la plus grande vague d’expulsions jamais vue en France depuis des dizaines d’années.
Pendant ce temps, les expulsions illégales se poursuivent car malgré la circulaire de la Ministre du logement datée du 17 octobre, rappelant aux Préfets « Pas d’expulsion locative avec concours de la force publique sans solution de logement ou d’hébergement », les pressions se renforcent sur les locataires, avec passages d’huissiers et menaces d’expulsions, jusqu’aux coups de force musclés et sans jugements dans le locatif privé ou dans les squats laissant les habitantEs à la rue…
La circulaire du 17 octobre ne permettra donc pas de répondre à l’augmentation constante du nombre de sans abris, alimentée notamment par ces expulsions locatives, aux risques de propagation de l’épidémie, laissés dans les rues même lorsqu’ils demandent une place d’hébergement. Les chiffres sont sans appel : 300 000 personnes d’après la Fondation Abbé Pierre, 10 millions de pauvres selon le Secours Catholique…
En lutte avec les locataires, les sans abris et les mal-logéEs, le DAL se bat contre toutes les expulsions, contre le mal logement, pour l’application du droit inconditionnel à un logement décent et adapté pour toutes et tous … Nous dénonçons la loi de finance qui prévoit de faire une économie de 3,2 milliards d’euros sur les APL des locataires les plus précaires et de ponctionner 500 millions d’euros dans les caisses qui financent la construction de logements sociaux.
La loi d’urgence sanitaire doit inclure un moratoire des expulsions et de leurs procédures, des impayés de loyers. Et la Préfecture doit enfin lancer la réquisition des logements vacants au nombre de 16.000 dans la Métro pour loger l’ensemble des personnes à la rue ou mal-logéEs et faire enfin baisser le prix du foncier qui étrangle les prix du logement sur l’agglomération.