COMMUNIQUE
Paris le 27 mars 2018
Scolarisation immédiate des enfants de la cité de l’air à Athis Mons (91)
Alors que le Président de la République a annoncé sa décision d’envoyer tous les enfants à l’école dès l’âge de 3 ans, une cinquantaine d’enfants et leur parents attendent avec impatience, depuis 2 ans, que la Mairie d’Athis Mons les inscrive dans une école de la République.
Elles ont finalement été contraintes de saisir la justice (c’est un comble!). Le tribunal administratif de Versailles a donc condamné la municipalité et lui a ordonné de scolariser les enfants avant le 3 avril. Mais la Maire de la commune tergiverse, tente de gagner du temps, présente des propositions hasardeuses rejetées par l’académie et avance des arguments fallacieux.
Elle déclare par exemple qu’elle n’a reçu que deux demandes d’inscriptions. Or justement elle a rejeté les demandes d’inscriptions que les familles ont tenté de déposer, ce que le le TA de Versailles n’a pas manqué de relever.
Soutenue par le député LR Robin Réda, qui veut modifier la loi à cause d’un prétendu afflux de migrants, elle propose de mettre en place un régime scolaire ségrégatif, en séparant les enfants de la cité de l’air des autres enfants de la commune.
Or la France a toujours scolarisé en milieu ordinaire des enfants parlant peu ou pas le français. C’est même dans les gênes de l’éducation nationale, car lors de l’instauration de l’école publique par Jules Ferry la majorité des enfants parlaient une langue régionale ou locale. La succession des vagues migratoires, qui ont souvent été bien plus importantes qu’aujourd’hui, n’a jamais justifié de séparer les enfants allophones, car justement un des objectifs primordiaux de l’école publique est de leur apprendre le français, d’autant mieux qu’ils sont entourés d’enfants le maitrisant.
La maire avance aussi que les enfants ne sont pas vaccinés, or c’est justement un des objets de la médecine scolaire. La scolarisation des enfants de la cité de l’air est donc l’occasion de les vacciner.
Plutôt que de craindre la réaction de certains de ses électeurs, la maire d’Athis Mons ferait mieux d’appliquer et de respecter la loi, c’est son rôle.
Doutant de la volonté municipale d’appliquer la décision du Tribunal, nous exigeons que l’état sanctionne cette défaillance inacceptable et utilise les pouvoirs dont il dispose pour scolariser tous les enfants de la cité de l’air en milieu ordinaire, en fournissant les moyens pédagogiques nécessaires à l’intégration scolaire des enfants de la cité de l’air , dans l’attente de leur relogement stable et décent.