COMMUNIQUE
Paris le 11 mars 2015
Semaine d’actions anti MIPIM :
Les mal logés manifestent au siège d’ICADE
Porte d’Aubervilliers
35 rue de la gare – Paris 19e
Cette semaine se tient à Cannes le MIPIM (Marché internationale des professionnels de l’Immobilier). Des mouvements de locataires, de mal logés, et sans logis se mobilisent dans différentes villes européennes, pour dénoncer la marchandisation de nos villes, de nos quartiers et de nos terrains, au profits d’intérêts privé, grâce à l’appui des collectivités publiques (municipalités, régions, Etats …).
Les requins de l’immobilier seront biens représentés à Cannes : le “Grand Paris”, le “Grand Lyon”, le “Grand Bordeaux”, le “Grand Toulouse” et d’autres grands projets inutiles, qui vont nourrir la spéculation immobilière, le logement et les loyers chers , et l’épuration sociale des centres ville, et des quartiers populaires.
On notera la présence surprenante à ce marché des spéculateurs de personnalités politiques françaises… à suivre donc.
Des actions anti MIPIM sont conduites dans ce cadre en Grande Bretagne, en Irlande, au Portugal, Espagne ou en Allemagne, à l’appel de la coalition européenne pour le droit au logement (déclaration en Anglais ci dessous) …
Droit Au Logement a choisi cette année de faire du raffut au siège d’ICADE, symbole de l’alliance et entre le secteur privé immobilier et le secteur public qui nourrit la spéculation immobilière et les profits immobiliers acquis sur le dos des populations.
ICADE détenue en partie par la Caisse des dépôts (banque de l’État ) est “le promoteur-spéculateur d’État”, car sa position lui permet d’accéder facilement aux opportunités foncières des entreprises publiques et des administrations. Elle est l’expression du glissement des hauts fonctionnaires de l’État français vers le monde du fric.
La société réalise essentiellement des bureaux et des logements résidentiels, avec des profits considérables à la clef, et se présente comme un acteur incontournable du Grand Paris.
Ces profits sont redistribués ensuite à des intérêts publics mais aussi privés. L’année 2014 malgré le contexte de crise immobilière, a selon ses dirigeants été une bonne année.
ICADE participe comme des centaines de sociétés au MIPIM, où se vendent les terrains publics, et où sont présentés les grands projets urbains du monde entier (voire communication de DAL et No-vox ci dessous), où s’élaborent les politiques immobilières spéculatives .
On se souvient du scandale d’ICADE, lorsque la société avait mis en vente à partir de 2006, 30 000 logements intermédiaires financés avec des fonds publics (les même que le gouvernement veut aujourd’hui construire), menaçant les locataires d’une expulsion. Les bailleurs sociaux et les communes avaient été contraints de les acheter, pour éviter l’expulsion des locataires.
A cette occasion les dirigeants d’ICADE s’étaient enrichis grâce à de confortables stock options, ce qui doit sans doute encore perdurer.
UN TOIT C’EST UN DROIT !
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DÉCLARATION DAL ET NO-VOX
Février 2015
Au Marché International des Professionnels de l’Immobilier, MIPIM se vendent nos quartiers, nos banlieues, nos terrains, de France, d’Europe et du monde entier. Il se tient à Canne du 10 au 13 mars . 20 000 personnes en moyenne, investisseurs, promoteurs, banquiers, élus politiques de nos villes et de nos régions, y font des affaires sur notre dos depuis 26 ans… !
Les communes, les agglomérations, les régions et même l’État vendent les terrains publics, NOS terrains agrémentés de « grands projets d’urbanisme», aux promoteurs qui construisent et revendent aux investisseurs, qui empruntent aux banques, puis louent ou vendent à des accédants … Pendant ce temps, les juristes, les fiscalistes et les urbanistes s’échangent les bonnes recettes pour faire monter les prix, déréguler les loyers, placer les profits dans les paradis fiscaux net d’impôt …. Pots de vins, corruption, dessous de table, blanchiment et mafias font parti de ce business.
Dans le monde entier, les quartiers populaires sont détruits et les populations sont chassées, remplacées par des buildings, des grands projets inutiles, des terrains de golf, des logements de luxe style « éco quartiers », très à la mode dans ces milieux de requins… Ils se vendent notre patrimoine commun, nos quartiers, notre coin de vie ! On ne leur a rien demandé, mais ils viennent nous déranger et nous chasser, avec leurs projets échafaudés à Cannes entre deux cocktails sur des yachts luxueux.
La Côte d’Azur connaît depuis longtemps cette épidémie spéculative qui obligent les classes populaires provençales à quitter le littoral, laissant la place aux millionnaires du monde entier. Les salariés et les saisonniers doivent dormir dans leurs voitures, dans des campings, des taudis ou à grande distance.
Surendettement des populations et expulsions de masse, comme en Espagne ou aux USA, endettement des états et crises économiques mondiale comme celle des subprimes, font partie des dégâts causés par les prédateurs de l’immobilier qui s’affairent au MIPIM et dépècent notre planète à leur profit.
Mais des résistances et des actions de dénonciations voient le jour, lancées par la « coalition européenne pour le droit au logement et à la ville », qui rassemble… des organisations de lutte dans … . Des manifestations et actions coup de poing ont eu lieu simultanément dans plusieurs grandes villes européennes le 13 mars 2014.
En Octobre 2014, le MIPIM de Londres a été bloqué par les manifestations contre la spéculation
C’est pourquoi nous manifesterons cette année dans de nombreuses ville d’Europe pour dénoncer ce pillage, et dénoncer nos représentants politiques, et les institutions publiques qui se rendent à Cannes.
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Première année d’Anti-mipimisme
Les locataires s’organisent contre de pouvoir du marché immobilier
Il y a 12 mois, des mouvements de défense du droit au logement ont, pour la première fois, élevé leurs voix pour protester contre le MIPIM, Marché International des Professionnels de l’Immobilier à Cannes.
« 25 années de MIPIM, c’est assez ! » avons-nous statué. 6 mois plus tard, des mouvements Londoniens ont repris ce slogan pour retarder l’ouverture du MIPIM en Angleterre.
Ensuite, des actions transnationales contre la cessation du parc de logement à des fonds d’investissements internationaux se sont mises en place. Et ce n’était que le début. Cette année nous laisserons les Mipimistes seuls avec leurs huitres, champagne, yachts et gardes du corps à Cannes. Ils se confinent dans leur petit monde exclusif, mais ne devraient pas se sentir longtemps à l’aise dans leurs résidences privées. Notre combat est partout, et devient de plus en plus connecté.
En France, la financiarisation des logements sociaux a fait un bon en avant. De récentes annonces du gouvernement Valls a laissé entendre que les programmes de démolitions et nettoyage social allaient se poursuivre. L’état et les promoteurs ne parviennent pas à répondre à la demande massive de constructions nécessaires au relogement des personnes expulsées et ainsi diminuer l’impact des dommages causés par la crise.
Les populations de travailleurs sont sacrifiées sur l’autel des promoteurs immobiliers et des spéculateurs. Le gouvernement justifie l’avancée de la marchandisation du logement social sous prétexte d’encourager une mixité sociale, ce qui vient renforcer l’insécurité des plus précaires face au logement. La financiarisation du bailleur social HLM va progressivement mener les propriétaires des parcs de logements sociaux à louer leurs biens à des locataires plus aisés et ainsi expulser les plus précaires. La loi DALO, droit au logement opposable, n’est pas respectée par l’Etat, contrairement aux lois assurant la protection des propriétaires.
Londres
Londres fait actuellement face à un niveau sans précédent de financiarisation et marchandisation de son parc de logements ; L’année dernière a déferlé une vague d’occupations du Conseil Immobilier contre le nettoyage social des communautés ouvrières. Le collectif « E15 mothers » a occupé le siège de Carpenter Estate (Conseil de l’Habitat) afin de lutter contre la velléité de la municipalité de les déplacer le plus loin possible du centre de Manchester. A Brixton, les résidents de Guiness Trust (bailleur social) poursuivent leur occupation et continuent de faire campagne.
Pendant que nous écrivons ces mots, la « Sweet Way occupation » vient de commencer. Les occupants d’Aylesbury Estate (promoteur immobilier) se sont saisi d’un troisième bâtiment et poursuivent leur campagne, menée de front avec les locataires, contre les démolitions. En parallèle
sont également menées des actions contre la criminalisation du squat dans les bâtiments résidentiels.
Les résidents du New Era Estate (bailleur social privé) ont commencé à lutter contre le promoteur Westbrook Partners, qui a décidé d’augmenter les loyers et le prix de ses biens immobiliers. Cette campagne, menée localement et aux Etats-Unis, a finalement permis le retrait du promoteur. Les campagnes de locataires du parc immobilier privé se sont étendues à travers le pays et la demande pour le contrôle des loyers s’est généralisée.
Cette année s’est déroulé le premier MIPIM UK, inauguré par le maire de Londres. Radical Housing Network a coordonné l’organisation d’une conférence alternative pour parler de l’action Anti-Mipimiste et y associer des mouvements Londoniens et Européens. Ils ont également, par l’action directe, retardé l’ouverture officielle du MIPIM. Un certain nombre de syndicats ont pris position en faveur de la campagne Anti-Mipim et de la lutte pour le droit au logement : GMB, Unite Housing Workers, Unite Community, BECTU, RMT.
En janvier dernier s’est tenu à Londres une grande Marche pour le logement qui a mobilisé des sans-abris, des squatteurs, des associations de locataires et unions de locataires privés, contre la crise du logement.
Les membres de Just Space, un réseau de mouvement activistes locaux, solidaires faces aux enjeux d’urbanistiques, à participé à tous ces évènements et continue de faire pression sur la municipalité de Londres à une échelle : métropolitaine, d’arrondissement et de quartier. Just Space va organiser cet été une conférence pour construire des propositions en vue du prochain plan d’urbanisme de Londres : un plan qui ne répond ni aux intérêts des spéculateurs, ni des investisseurs mais avant tout des citoyens !
La prééminence des intérêts financiers s’accélère, à la fois pour les personnes qui vivent dans des logements sociaux appartenant à des entités publiques (municipalités), mais également pour les personnes qui habitent dans un parc social géré par des associations de logement (à but « non lucratif », qui autrefois permettait d’assurer la production de logement très social). Bon nombre des loyers de ces résidents ont fortement augmenté ; augmentation notamment due à la mise en oeuvre de nouvelles politiques gouvernementales et la coupe de subventions publiques. A Glasgow, les plans pour inaugurer les jeux du Commonwealth par le spectacle de l’explosion du Conseil Immobilier Red Road ont été rejetés mais ont cependant permis d’envoyer un fort message à travers le pays : le logement est un droit et la population doit être prête à se battre pour le faire valoir.
Irlande
En ce moment, en Irlande, les banques sont en train de préparer des dizaines de milliers d’expulsions et saisies immobilières qui devraient avoir lieu courant 2015. Les prix de l’immobiliers ayant augmenté de façon drastique, les banques voient à présent les expulsions et saisies comme un moyen de stabiliser leurs bilans et de feindre une bonne santé financière. Cette stratégie à un impact psychologique sans précédent sur les familles qui en sont victimes et représente également un coût important pour l’Etat dans la mesure où il se doit d’assurer le relogement des familles et personnes expulsées.
On peut y voir une certaine ironie car les droits des citoyens sont constamment bafoués par les banques. A travers l’Europe, ce sont ces mêmes citoyens qui ont porté le fardeau de la Troïka et des plans d’austérité. A, présents les banques trouvent de nouvelles façons de les discipliner et de les punir.
Il est temps de mettre fin à cette folie et créer des systèmes de logements indépendants du marché immobilier, qui répondraient avant tout aux besoins des citoyens. Pour les citoyens européens, la lutte pour un accès au logement démocratique et social qui fait force de loi, continue !
Espagne
Les fonds de financement internationaux ont récemment débarqué en Espagne afin de profiter des « bonnes affaires » qui font suite à l’éclatement de la bulle immobilière. En réalité, il s’agit de dettes causées par la flambée du chômage, les prêts hypothécaires, et risquent de mettre à la rue de nombreuses des milliers personnes.
D’après le droit Espagnol, les familles et individus peuvent perdre leur maison mais ne peuvent pas ne peuvent pas se délester de leur dette. De plus, la faillite individuelle n’est pas légalement reconnue en Espagne. Des banques, comme Caixa Cataluny (CX), ont reçu des milliards d’euros provenant de l’argent du contribuable, le tout « grâce » au plan de sauvetage mis en place dans le cadre de la Troika. Une vielle histoire que les européens connaissent bien après 6 ans de crise : privatiser les profits, socialiser les pertes.
Comme si les coupes budgétaires effectuées dans le système de protection sociale n’étaient pas suffisantes, les géants financiers internationaux ont débarqué en Espagne pour avoir leur part du gâteau. Blackstone est l’un de ces joueurs ; Il s’agit d’un des plus grands groupes privés spécialisés dans les transactions immobilières et a récemment acheté 94 000 prêts hypothécaires à la CX qui, pour cela à touché la modique somme de 12 milliards d’euros (15,4 milliards de dollards) -provenant de l’argent des contribuables – pour se renflouer.
Le MODUS OPERANDI de Blackstone est le suivant : acheter à bas prix et revendre à un prix élevé, et se manifeste en Espagne par une augmentation drastique des loyers ainsi que de nombreuses expulsions.
L’Espagne est l’un des pays européens qui à le moins de logement sociaux disponibles dans son parc de logement (moins de 2% !) et le peu qui reste est peu à peu vendu à des fonds d’investissements comme Blackstone, à travers ses filiales espagnoles. Nous ne laisserons pas nos maisons être vendues au rabais, nous ne les laisserons jouer le jeu de la spéculation avec nos logements sociaux. Nous allons nous battre !
Après les fortes mobilisations du 11 février, nous allons de nouveau avoir Blackstone dans le collimateur lors de la journée internationale d’action du 17 mars prochain. En Espagne, PAH exige que Blackstone ne puisse racheter les prêts hypothécaires de la CX, et n’expulsent aucune famille des biens immobiliers que le fond d’investissement a acheté à Madrid, et leur permette de rester en contrepartie du versement d’un loyer « social ». Chacun des pays et chacune des villes participant aux actions anti-Blackstone doivent décider de leurs propres conditions.
Rejoignez-nous dans la lutte contre Blackstone et l’ensemble des autres « fonds vautours » à travers le monde, afin de leur montrer qu’ils vont devoir nous affronter et les empêcher de spéculer sur nos logements.
Des actions à Barcelone et NYC sont déjà prévues ; Londres, Madrid et San Francisco devraient également se joindre à cette journée du 17 mars. Blackstone à des bureaux à Paris, Londres, Dublin, Düsseldorf, NYC, Boston, Chicago, Atlanta, SFO, LA, Houston, Dubaï, Mumbai, Hong Kong, Shanghai, Singapour, Tokyo, Seoul and Sidney (http://www.blackstone.com/the-firm/overview/our-offices).
S’il n’y a pas de bureaux Blackstone dans votre ville il est fortement probable que l’entreprise ai racheté une entreprise immobilière. Sinon vous pouvez juste profiter de l’occasion pour dénoncer les fonds vautours. Nous sommes impatients d’unir nos forces avec vos organisations et de construire un mouvement international. L’image publique de l’entreprise Blackstone a déjà été fortement atteinte, mais nous allons frapper encore plus fort !
Portugal
Au Portugal, et plus spécifiquement à Lisbonne et Porto, sont apparues de nouvelles formes de pressions, qui s’expriment par des augmentations de loyers, causés par la libéralisation du marché immobilier, imposée par la Troïka. Les municipalités des périphéries urbaines procèdent actuellement à de massives expulsions et démolitions de quartiers auto-construits, dont les terrains ont été revendus à des banques et deviennent à proprement parler des « actifs financiers » nécessitant d’être débarrassés de ses occupants avant de faire son entrée sur le marché. Au regard de la situation économique des familles victimes d’expulsion, qui va de paire avec la crise de l’emploi, il apparait clairement que celles-ci ne sont pas en mesure de payer un loyer. Les menaces d’expulsion explosent et les conditions de logement se détériorent drastiquement. De plus, le phénomène de « touristification » exponentiel des villes (construction massive d’hôtels, mise en location des appartements en RBNB, accroissement des projets d’immobiliers de luxe pour les propriétaires étrangers) provoque l’expulsion des « locaux » des centres villes et des zones les plus touristiques. De plus en plus d’étrangers investissent dans l’immobilier de luxe au Portugal et bénéficient en échange d’un « Golden Visa » et d’exonérations foncières.
Allemagne
Concentration du secteur immobilier financiarisé [k1]
Alors que les Espagnols affrontent une nouvelle vague de vente de prêts hypothécaires à des fonds d’investissements privés comme Blackstone, la tendance actuelle en Allemagne est la concentration du capital immobilier entre les mains d’un nombre restreint de sociétés par actions. Comme le souligne l’association locale des locataires, ces sociétés investissent leurs capitaux privés dans l’ancien parc de logements sociaux.
Cette dynamique est encouragée par la forte demande des investisseurs institutionnels transnationaux, « performants » au regard des cours de la bourse, qui deviennent alors la principale source de capitaux des transactions d’actifs immobiliers.
Les principaux actionnaires sont : les fonds souverains, les fonds de pension et de conséquents fonds d’investissement internationaux. Le processus d’introduction en bourse de ces fonds est combiné à un processus rapide de fusions et acquisitions.
D’après les données collectées par les associations de locataires, aujourd’hui environ 1 million de logements locatifs en Allemagne sont sous le contrôle direct des investisseurs financiers, 850.000 de ces unités font partie du portefeuille de seulement neuf sociétés par actions spécialisée dans les transactions immobilières, qui détiennent un capital de plus de 60 milliards d’euros.
Le N°1, Deutsche Annington (ancien fond de placement de la société Anglaise Terrafirma Repe), après sa fusion avec l’ancien “GAGFAH” (anciennement sous le contrôle du gestionnaire de fonds américain “Fortress”) sera à la tête de 350,000 unités d’habitation et deviendra ainsi la deuxième société de gestion immobilière d’Europe. Les associations de locataires s’attendent donc la croissance de l’influence politique du groupe.
A partir de 2007, les sociétés immobilières ont commencé à investir de l’argent pas cher et des subventions publiques dans un processus de modernisation du parc immobilier, qui, selon le droit allemand, justifie l’augmentation drastique des loyers en vigueur.
Les associations de locataires ont signalé que les quartiers sud les plus attractifs de Dortmund étaient sujets à un fort processus de gentrification. Annigton propose des alternatives de relogement aux familles expulsées dans les quartiers populaires du nord de la ville. Cette méthode de ségrégation sociale est une conséquence typique de la stratégie de portefeuille qui met en place différentes logiques économiques de gestion du parc habitationnel : certains logements sont surclassés, d’autres cédés.
Les associations de locataires pensent que le secteur du logement financiarisé va continuer à défier les intérêts des locataires et leurs organisations pendant une longue période. Une réponse éventuelle serait de créer une société axée sur l’organisation de locataires des grands propriétaires. L’Union des Locataires Allemands DMB a commencé à se pencher d’avantage sur le cas Annington tout comme le syndicat Verdi, qui cherche de nouvelles méthodes pour organiser les employés de ces grands propriétaires, dont les contrats ne respectent par les conventions collectives du marché immobilier [k3]. L’année dernière, un groupe de locataires et militants ont protesté devant l’assemblée des actionnaires de l’ancienne propriété de l’État LEG NRW, qui détient près de 100.000 unités de logement et qui cherche à augmenter les loyers au-delà des limites légales. Les militants qui possédaient quelques actions ont également parlé devant l’assemblée, soulignant que la valeur du marché qui apparait dans les rapports financiers sont fondées sur les attentes fictives d’augmentations de loyer et est donc lui-même fictif. Cette vigilance critique des actionnaires sera poursuivie cette année.
La question des droits collectifs juridiques des locataires devient de plus en plus importante, par exemple en ce qui concerne le calcul des loyers imposés par les propriétaires. Les organisations locales dénoncent les propriétaires dont les services auparavant externalisées, tentent actuellement d’avoir d’avantage de contrôle sur l’ensemble de la chaîne de production. Dans le cas de grands propriétaires, l’augmentation des loyers de quelques euros par appartement peut devenir une importante source de revenus l’entreprise.
“Le marché actuel ne peut pas durer éternellement. Tôt ou tard, la bulle va éclater “, dit un organisateur local. “C’est également pour cette raison que l’Allemagne a besoin d’un nouveau cadre juridique pour encadrer la production de logements sans but lucratif comme principale alternative au marché financier”. Mais jusque-là les grands propriétaires terriens favorisent le développement d’un nouveau syndicalisme pour les travailleurs et locataires.
[K1] Ce n’est qu’un des aspects parmi tant d’autres. Il y aurait beaucoup plus à dire sur la crise du logement, le contrôle des loyers, la gentrification, etc.
[K2] C’est «stigmatisant» d’appeler ces grandes parties des territoires de la Ruhr “stigmatisés”. Ils ne sont pas stigmatisés, car il ne s’agit pas d’une minorité, ils sont juste plus pauvre que le sud.
[K3] L’aspect important dans le contexte syndical est le contournement de la convention collective
Déclaration de la coalition européenne pour le droit au logement (version anglaise)
The first year of Anti-Mipimism
Tenants and bank tenants reorganize against real estate power
12 months ago housing rights groups for the first time raised their voice to protest against the international real estate fair MIPIM in Cannes. “25 years of Mipimism is enough” we stated. Half a year later people in London took the slogan and delayed the opening of the MIPIM UK. Then transnational actions against the sell-out of housing to mutinational funds followed. This was a start. This year we will leave the Mipimists alone with their oysters, champagne, yachts and security guards in Cannes. This is the exclusive world they are creating for themselves, but they should not get too comfortable in their pop-up gated community. Our struggle is everywhere, and it is becoming more and more connected.
In France the commodification of social housing proceeds apace. Recent announcements by the Valls government will contribute futher to the demolition programs and the social cleansing. Both the state and developers are failing to provide the mass construction needed to rehouse evictees and cool down the crisis.
Working class communities are being sacrificed to the whims of real estate profiteers and speculators. As the government calls for a ‘social mix’ we recognise the furthering of marketisation within social housing, leading to yet more housing insecurity. The fixing of the social HLM rent to tenant income within a marketised system will lead to social landlords choosing wealthier tenants and pushing out the precariously housed. The DALO, the fundamental right to housing, is not enforced by the state, only the laws of the property-owners.
London :
London is facing unprecedented levels of housing marketisation and commodification, but the past year has seen a wave of council estate occupations against social cleansing of working class communities. The Focus E15 mothers occupied the Carpenters Estate against the plans of the local municipality to displace them as far as Manchester. The Guinness Trust residents in Brixton occupied and continue to campaign. As we write this, the Sweets Way occupation has just begun, and the Aylesbury Estate occupiers have taken a third building and continue to campaign with local tenants and leaseholders against the demolition of the estate. As the Aylesbury occupation shows, these are also actions against the criminalisation of squatting in residential buildings. At the (privately owned) New Era estate, residents took their fight to the developer Westbrook Partners, who were planning to increase their rents and price them out of their homes. They campaigned locally and in the USA, making the deal toxic and finally won by forcing the developer to withdraw. At the same time, private renters’ campaigns continue to grow and calls for rent controls are now entering the political mainstream.
This year saw the first ever MIPIM UK, opened by the mayor of London. The Radical Housing Network coordinated an alternative conference to discuss our challenge to MIPIMism and to link up communities across London and across Europe. They also took direct action and closed the entrance to MIPIM. A number of trade unions have come out in support for the anti-MIPIM campaign and housing struggles: GMB, Unite Housing Workers, Unite Community, BECTU, RMT. In January London witnessed a substantial March for Homes which saw the homeless, squatters, council tenants and private renters united against the housing crisis. Members of Just Space, a network of local activist organisations which support each other on city-planning issues, took part in all these events and continue to apply pressure on the Mayor of London at a metropolitan level, on individual London Boroughs (municipalities) and in neighbourhoods. Just Space is planning a summer conference on what the next London Plan should be like: not a plan for speculators and investors but for citizens.
The domination of financial interests is accelerating both for people living in social housing owned by Councils (municipalities) and for the similar numbers living in Housing Associations (non-profit companies and charities which in former times used to provide quite cheap housing). Many of those residents are now being switched to higher levels of rent as a result of national government policies and cuts in subsidies.
In Glasgow, plans to open the Commonwealth Games with the spectacle of blowing up the Red Road council estate were defeated and sent a strong message across the country that housing is a right people are willing to fight for.
Ireland:
At present here in Ireland the banks are preparing for tens of thousands of evictions and repossessions in 2015. Because property prices have risen dramatically banks now see evictions and repossessions as the way to fix their balance sheets and to give themselves a veneer of financial respectability once more. This strategy comes at a huge emotional cost to the families involved and there is also a significant cost to the state insofar as it has to rehouse or provide accommodation for evicted persons and families. There is a sense of irony in all of this as citizens are repeatedly abused by banks again and again. Across Europe it was ordinary people who carried the burden of bank debt through troika-driven austerity programmes; now they are finding new ways to discipline and punish citizens.
We must stop this madness and provide a housing system which is outside of the market and which provides for the needs of citizens. The struggle continues for European citizens to have a democratic and social right to housing that is legally enforced. It is our view that this must happen urgently.
Spain:
International finance funds have recently landed in Spain to take advantage of post-housing-bubble ‘bargains’. In reality these are debts that result from soaring unemployment and inevitable mortgage default, and risk making thousands homeless. According to Spanish law families or individuals lose their homes but do not lose their debts. In addition, individual bankruptcy is not possible in Spain. Banks, like Catalunya Caixa (CX), have received billions of euros in taxpayers money, part of a bailout agreed in cahoots with the European Troika. An old tale Europeans know well after six years of crisis: privatize the profits, socialize the losses.
As if cuts to our welfare system were not enough, international financial giants are landing in Spain to take a piece of the pie. Blackstone is one such player. As the worlds largest private equity specializing in real estate, it has recently bought 94,000 mortgages from CX, an institution that received 12 billion euros ($15.4 billion) of taxpayers money as a bail-out. The Blackstone modus operandi – buy cheap, resell dear -is already manifesting as rising rents and numerous evictions everywhere they set foot.
Spain has one of the lowest European rates of social housing available (under 2 per cent) and what little is left is being sold to finance funds like Blackstone, through its Spanish subsidiaries. We will not watch our homes get sold off at huge discounts that were never available to ordinary citizens. We will not let them gamble our social housing away. We will fight back!
After prominent actions on February 11th, we are again targetting Blackstone with a day of international action on March 17th. In Spain the PAH demands that Blackstone not buy Catalunya Caixa Bank mortgages, and not evict any of the families from the houses they have already bought in Madrid (while offering them a social rent). Each of the cities or countries participating in the action should decide their own demands.
Will you join us to show Blackstone, and any other vulture fund in the world, that theyre going to have to face us and stop speculating with our homes. Actions in front of Barcelona and NY are already confirmed, with London, Madrid and San Francisco likely. Blackstonehas offices in Paris, London, Dublin, Düsseldorf, NY, Boston, Chicago, Atlanta, SFO, LA, Houston, Dubai, Mumbai, Hong Kong, Shanghai, Singapore, Tokyo, Seoul and Sidney (http://www.blackstone.com/the-firm/overview/our-offices). If your city has not a BS office most likely theres real estate they have bought. If not maybe you just want to take the opportunity of this international action to protest against vulture funds.
We look forward to join forces with your organizations and building a transnational movement. We know Blackstone’s weak spot is its public image; lets hit them where it hurts most.
In Portugal, with particular impact in Lisbon and Porto, there are new pressures on people in the form of rent increases due to the total liberalizations imposed by troika. There are mass eviction of communities with the demolition of entire neighbourhoods that now belong to banks and are just “financial assets” that need to be emptied of people to be ready for the market. There are families who can’t afford their housing loans any more because of unemployment. The risk of eviction and deterioration in housing is increasing visible. On the other hand, the touristification of the city, with hotels and apartments rented by the day, and an increase in luxury real estate projects, is growing and expelling people from their own cities. The current wave is the foreigners who come to Portugal to buy luxury houses in exchange for a golden visa and tax exemptions.
finilaized housing sector in Germany, short version:
With big public attention in Germany a dramatic concentration process within the financialized private housing sector (now organized as joint stock companies) is taking place. This process is a consequnce of high liquidity at the global financial markets, also used for modernisation of the housing stsocks, which lead to heavy rent increases. These and other challenges as well as new options for organizing will be discussed in the tenants organizations. Main actors of the financialized private sector in Germany will be present at the MIPIM,
financialized sector in Germany, longer version:
While inhabitants in Spain are facing a new wave of mortgage sales to private equity funds like Blackstone, the current trend in Germany is the concentration of housing capital in a few listed joint stock companies. These are mainly the product of private equity exiting their financial investments in former social housing stock. Pushed by the huge demand of transnational institutional investors for comparatively ‘well-performing’ assets the stock exchange is the dominant source of capital for a new wave of residential asset transactions. Among major shareholders are sovereign funds, pension funds and huge international investment funds.
The process of going public is combined with a fast process of mergers and fusions. While today about 1 million rental housing units in Germany are under direct control of financial investors, 850.000 of these units are part of the portfolio of only 9 specialized joint stock housing companies. They hold a total capital of over 60 billion Euro. The no. 1 – Deutsche Annington (a former investment of UK TerraFirma REPE funds) – after its fusion with the former “GAGFAH” (formerly under control of the US-based funds manager “Fortress”) will control 350.000 housing units and become the second largest real estate company in Europe. Through this it will build strong political influence.
In contrast to financial management of real estate private equity after 2007, housing companies are now also investing cheap money and public subsidies into modernisations, which according to German law legimate heavy rent increases. In the southern and more attractive areas of Dortmund poor tenants are exchanged for wealthier ones. Annington offers alternative cheap housing the stigmatised northern parts of the city. This method of social segregation is a typical consequence of the “portfolio strategy” which sets up different economic targets for local housing stock: some get upgraded, others divested.
The financialized housing sector will challenge tenants and their organizations for a long time. One response could be a corporation-focused organization of tenants of the huge landlords. In the Annington case the big German Tenants Union DMB has started to focus on this landlord, as has the trade union Verdi, which is trying out new methods to organize the employees of these landlords, More than the half of the Annington employees work on new inferior contracts. Last year a group of tenants and supporters protested in front of the shareholder assembly of the former state owned LEG NRW, which owns 100.000 housing units and which is trying to increase rents beyond the legal boundaries. Activists who owned some shares also spoke at the assembly, pointing out that the market valuation of the property measured in the financial the reports is based on ficticious expectations of rent increases and is therefore itself ficticious. This tactic of critical shareholder interventions may be repeated this year.
At the same time collective legal rights of tenants is becoming an important issue,for example regarding the calculation of fees by the landlord. While landlords previously outsourced services, they are now trying to get more control of the whole chain of production which creates surplus. In the case of huge landlords, fee increases of a few Euros per flat can become an important income for the trust.
The current bias of the stock exchange cannot last for ever. Sooner or later the bubble will burst. For this reason Germany needs a new legal framework for non-profit housing as the primary alternative to the financial market. But until then the big landlords are creating the field for the development of tenants’ and workers’ syndicalism.
Mipim represents the most obscene and profligate of these processes of impoverishment. We will continue to fight against what Mipimism represents, and what it does to our communities, both internationally and locally. This year has seen a new transnational housing movement rising unsteadily to its feet, with some successful steps and nurturing spaces. We will continue to grow, and to coordinate ourselves so that we can run headfirst towards Mipimists and all speculators trying to rob us of our rights. This will take time, and strength in all our many limbs – we hope that the coalition can help to support this growth so that together we are stronger. Then we will begin to win back that which has been taken from us.