35 personnes , dont de nombreux enfants,
habitant 74, 76 et 102 rue du Canal St martin, ont été expulsées ce jour
La police, l’huissier, la mairie de Rennes ont procédé ce matin à l’expulsion d’environ 35 personnes dont de nombreux enfants, réfugiées depuis plusieurs mois dans trois maisons appartenant à la mairie de Rennes. Des ouvriers rendent les lieux inhabitables.
Certains des occupants sont hébergés, d’autres non, au prétexte qu’ils n’étaient pas dans les lieux au moment de l’expulsion, où qu’ils sont célibataires, en contradiction avec le Droit à l’hébergement.
Cette expulsion constitue une violation flagrante de la trêve hivernale des expulsions (du 1er novembre au 15 mars), ce que n’avaient pas osé faire les autorités sous les Gouvernements précédents. La trêve hivernale des expulsions avait été votée en France en 1956, dans les suites de l’appel de l’Abbé Pierre.
Cette expulsion apparaît illégale, compte tenu du jugement rendu en juin, car le juge n’avait pas supprimé le bénéfice de la trêve hivernale, avait rejeté l’accusation d’effraction et de voie de fait, et avait indiqué que la Ville de Renne ne justifiait d’aucune urgence.
Nous étudions toutes les voies de recours judiciaires qui pourraient être mises en œuvre, pour que cette décision illégale et cet acte de brutalité sociale soient sanctionnés.
Cette expulsion menace les milliers de personnes squattant par nécessité des locaux et logements vacants, notamment à Rennes et à Pacé, mais aussi dans de nombreuses autres villes.
Rappelons que le nombre de logements vacants n’a jamais été aussi élevé dans notre pays (près de 2,4 millions en 2011, selon l’INSEE), tout comme le nombre de sans-abris, alors que les dispositifs d’hébergement sont engorgés.
Nous demandons :
· A la mairie de Rennes de réintégrer les expulsées dans les maisons ou de les loger en urgence dans quelques un des nombreux logements vacants qu’elle détient,
· A la Préfecture d’Ile et Vilaine qui a octroyé le concours de la force publique pour cette basse besogne, de s’engager à ne pas réitérer.
· Au Gouvernement de rappeler à l’ordre la Préfecture, et rappeler aux administrations le nécessaire et impératif respect de la trêve hivernale des expulsions.
Un toit c’est un droit !