Médiapart a publié une note du Ministère des finances selon laquelle la plan de rigueur après les élections viserait, en ce qui concerne le logement, « une réduction d’environ 30 % des aides au logement, qui atteignent actuellement près de 15 milliards d’euros, et à raboter d’environ 600 millions d’euros les crédits inscrits dans deux programmes, celui des aides à la pierre et celui de l’hébergement et accompagnement pour les personnes les plus défavorisées, qui disposent actuellement de près de 1,7 milliard d’euros ».
Il n’est pas un secret que les allocations logement sont depuis longtemps dans le collimateur des libéraux, comme les aides à la pierre pour édifier des logements sociaux et comme le financement de l’hébergement d’urgence.
L’importance des coupes annoncées par Médiapart, ainsi que ses conséquences sociales seraient dramatiques.
Rappelons que les locataires, sont en voie d’appauvrissement, et qu’ils ont de plus en plus de difficultés à payer leur loyer à la fin du mois. Une baisse des allocations logement aurait des répercussions immédiates et provoquerait un raz de marée des expulsions locatives.
Le budget de l’hébergement serait aussi l’objet d’un coupe budgétaire brutale, ce serait alors des centaines de milliers de personnes qui risqueraient de se retrouver dans la rue, en plus des 110 000 ménages qui sont actuellement l’objet d’un jugement d’expulsion, et des 150 000 sans logis recensés par la Cours des comptes.
Enfin, une nouvelle coupe sur le financement du logement social rendrait impossible d’édifier des logements très sociaux, ceux justement dont nous avons besoin pour loger les personnes vivant dans des taudis, menacées d’expulsion ou sans logis.
Plutôt que de baisser les allocations logement, les financements de l’hébergement d’urgence et les aides à la pierre, il serait juste :
– D’accroître les recettes fiscales sur les profits, la spéculation immobilière et foncière, sur les transactions immobilières et sur l’héritage, de préserver et augmenter le budget logement, et de récupérer les 60 milliards de l’épargne populaire cédée aux banques sans aucune contrepartie
– De baisser et encadrer les loyers dans le parc privé, de baisser également les loyers en HLM, tout en allégeant la dette des bailleurs sociaux, et de baisser les charges,
– De réquisitionner les logements et bureaux vacants pour appliquer le Droit au logement et le droit à l’hébergement, mesure très peu coûteuse pour les budgets publics.
Nous appelons à être vigilants, à rester mobilisés et unis, à être prêts à la mobilisation