Tandis que la question du logement prend de l’ampleur durant cette campagne, l’annonce de Nicolas Sarkozy d’augmenter de 30% les droits à construire, apparaît comme une mesure au doigt mouillé annoncée dans la précipitation.
Cette annonce ne répond pas à la situation des mal lotis, ni aux inquiétudes grandissantes de ceux et celles qui redoutent de se retrouver un jour à la rue.
Le Président reconnaît qu’il y a une crise du logement. C’est indéniable, puisque les expulsions locatives ont été multipliées par 2, comme le nombre de sans-abris, les prix de l’immobilier, et beaucoup de loyers du parc privé.
La hausse des prix, et donc de la crise du logement, a été encouragée par les politiques de défiscalisation et de soutien aux milieux de l’immobilier, et par des législations précarisant les statuts locatifs notamment, tandis que les lois censées protéger les sans logis n’ont pas été respectées (Loi DALO, obligation d’accueil des sans abris, Loi de réquisition, Loi SRU) .
Le Président suggère que l’augmentation de la production fera baisser les prix. Or ce n’est absolument pas prouvé, sauf s’il y a une surproduction entrainant une crise immobilière, comme en Espagne, par exemple. L’objectif de cette mesure, qui se heurtera aux élus locaux, n’est t’il pas plutôt de donner des droits à construire à ses amis promoteurs sur les terrains appartenant à l’Etat
Oui il faut construire … les logements dont nous avons besoin, c’est à dire des logements sociaux.
Oui il faut faire baisser le prix des logements pour redonner de l’oxygène aux couches populaires, mais la bonne manière d’y arriver est d’encadrer et de baisser les loyers, comme on l’a fait entre 1918 et 1986 en France et de taxer les profits tirés de la spéculation immobilière et foncière.
De nouvelles mesures régressives s’annoncent du coté de l’UMP et du Ministre Apparu, telles la vente en grande quantité de logements sociaux, ou le renforcement de la précarité locative au nom d’une prétendue baisse du loyer, donnant de nouveaux avantages aux bailleurs privés et aux milieux de l’immobilier et des banques dont l’appétit pour les profits est décidément insatiables.
Plus généralement, Droit Au Logement s’inquiète que n’apparaissent pas pour l’heure dans les principaux débats, le respect et l’amélioration de la loi DALO, de l’obligation d’accueil inconditionnel des sans logis et de la loi de réquisition.
Autrement dit, il est temps que le droit au logement devienne un droit constitutionnel, et un nouveau volet de la protection sociale, car être sans logis ou mal logé ne permet pas de vivre à part entière dans nos sociétés.