Reprise des expulsions, le gouvernement met de l’huile sur le feu.
Nous, associations et organisations du Réseau Stop aux expulsions, RéSEL, constatons que les mise à la rue ont commencé un peu partout en France et dénonçons l’inaction du secrétaire d’État au Logement face à la reprise et à l’augmentation prévisible des expulsions locatives, sans relogement, dans notre pays.
C’est dans ce contexte que les partenaires sociaux du 1% logement ont lancé une nouvelle version de la Garantie des Risques Locatifs (GRL), véritable serpent de mer de la garantie sur les impayés, depuis que les loyers ont atteint des niveaux élevés.
Contrairement aux affirmations du Secrétaire d’Etat au logement, la GRL est une mesure qui va accroître le nombre d’expulsions et les accélérer, car cette disposition est conçue pour garantir aux bailleurs le paiement de loyer cher :
-* Le bailleur est assuré sur les risques d’impayés lorsque le locataire consacre jusqu’à 50% de ses revenus au paiement du loyer. Le risque d’impayé est donc plus élevé,
-* Les compagnies d’assurance prennent en charge la procédure d’expulsion, qui seront donc exécutées plus rapidement et donneront lieu à des poursuites incessantes par des sociétés de recouvrement.
La promotion de la GRL est mensongère, car elle laisse croire que les rapports entre les bailleurs et les locataires sont pacifiés alors que ces derniers n’ont jamais été soumis depuis le 19e siècle à une telle exploitation et une telle ponction sur leurs salaires.
Se posant en défenseur du droit de propriété absolu et de la rente locative, Mr Apparu soutient finalement tous les excès et les abus des bailleurs privés, sans prévoir la moindre contrepartie pour les locataires qui subissent non seulement les loyers les plus chers de notre histoire, mais doivent aussi affronter la crise sociale et l’érosion de leurs revenus.
La réponse à la crise du logement et à la hausse des expulsions passe notamment par un rééquilibrage des rapports :
-* le retour à des niveaux de loyers et de prix conformes aux revenus des ménages dans notre pays,
-* le renforcement de la stabilité résidentielle, dont les ménages modestes ont besoin,
-* la remise à plat des garanties préalables exigées par les bailleurs,
-* un moratoire des expulsions et un relogement préalable.
Le RéSEL a organisé les manifestations du 13 mars dans toute la France contre le retour des expulsions locatives, et a revendiqué :
-* Un moratoire sur les expulsions locatives,
-* Le droit à un logement stable, au lieu de la précarisation des locataires,
-* L’encadrement des loyers et des charges, la taxation de la spéculation immobilière, pour rendre le logement accessible à tous,
-* La réalisation massive de vrais logements sociaux,
-* L’application de la loi de réquisition,
-* Le refus de la marchandisation du logement social et l’abrogation de la loi Boutin.