Paris, 9 rue Waldec Rousseau, 17ème : Expulsés hier matin de leur logement par d’importantes forces de police, les locataires ont refusé de rejoindre les hôtels et ont passé la nuit devant leur immeuble. La police leur a interdit les couvertures, sacs de couchage, une bâche pour isoler du sol… Elles demandent des engagements écrits de relogement en HLM, et dans l’attente des hébergements stables et décents.
Accueillis dans le hall de l’immeuble d’en face par les voisins solidaires, et soutenues par des habitants et commerçants du quartier et le DAL, les expulsées ont passé la nuit dans des conditions très précaires : la police toujours en nombre sur les lieux refuse l’apport de couvertures ou de sacs de couchage c’était la fête des voisins
Les 60 locataires ont été expulsés mardi matin de cet immeuble mi-hôtel meublé, mi-logements locatifs, à la suite d’un arrêté d’insécurité prononcé par le Préfet de police. Les locataires d’hôtel meublé ont un statut, c’est à dire un bail d’un an reconductible. L’autre moitié des locataires sont titulaire d’un bail locatif en bonne et due forme.
Les expulsées, en majorité des femmes, habitant les lieux depuis de nombreuses années ont refusé de se rendre dans les hôtels, à cause de l’absence d’information et de discussion préalable, car il n’y a aucun engagement de relogement en HLM, et les conditions d’hébergement indignes. En effet, les célibataires doivent partager la chambres d’hôtel, il n’est pas possible de confectionner des repas, elles sont loin de leur quartier.
Par exemple Maria, la doyenne qui vit depuis plus de 30 ans dans cet immeuble a refusé de dormir dans une chambre d’hôtel à 2 lits, devant la perspective d’avoir à partager sa chambre avec « une inconnue », comme les autres femmes, nombreuses dans cet immeuble.
Elles demandent des assurances de relogement dans les meilleurs délais, des hébergement dignes et décents, et l’ouverture de discussions en urgence, avec la Préfecture, la Ville de Paris et la Mairie du 17e.
Expulsion porte maillot : les locataires résistent
Ce matin, la préfecture de Police à expulsé de leur logement une soixantaine de locataires, de l’immeuble 9 rue Waldec Rousseau, parmi lesquels les locataires ou occupants de l’hôtel Beaumont, à la suite d’un arrêté Préfectoral d’insécurité, concernant le non respect des normes incendies.
Le choc de l’intervention de police a nécessité l’intervention des pompiers suite au malaise de certains locataires. L’expulsion arrache des habitants qui vivent dans ce quartier depuis parfois 30 ans, travaillent dans le secteur de la Porte Maillot, et ont tissés leur relations sociales.
Une fois de plus, la tentation de la force l’a emporté sur la recherche d’une solution douce permettant le relogement progressif des habitants, au lieu de cette expulsions forcée qui mobilise une centaine de policiers, de nombreuses assistantes sociales, des déménageurs, et beaucoup de véhicules.
-* Pourquoi n’avoir pas fait réaliser des travaux d’office ?
-* Pourquoi avoir attendu 4 ans pour faire procéder à l’expulsion si l’immeuble est si dangereux ?
-* Pourquoi n’avoir pas différé l’évacuation de quelques semaines le temps de reloger les habitants voire de mener de vrais discussions avec les occupants et leurs représentants ?
Ce matin nous avons rappelé la nécessité que les biens des évacués soient protégés et conservés jusqu’à leur relogement et qu’une table ronde avec le Préfet et la ville de Paris voient le jour rapidement.
Les autorités sur place ont indiqué que le relogement serait partagés entre la Ville et l’Etat, sans déterminer de délais. Une réunion avec les autorités, ou à défaut chaque partie doit l’acter, car les sinistrés n’ont pas eu confirmation écrite officielle. Cette exigence est d’autant plus d’actualité que la Loi Boutin n’impose plus à la collectivité publique qu’elle reloge les habitant de taudis, ce qui pourrait dans un deuxième temps justifier des refus de relogement de la part des institutions (ville de paris et préfecture).
Les habitants sont pour l’heure orientés dans des hôtels, mais il n’est pas du tout sûr que les occupants acceptent ses propositions «destinées aux touristes, pas aux expulsés»